Vive la crise !

Confrontées à la crise, la majorité des entreprises ne peuvent plus attendre pour se poser les bonnes questions. Puisque les réponses traditionnelles ne permettent plus aujourd’hui de retrouver la croissance, n'est-il pas temps de plonger dans l’avenir ?

June 10, 2013

Confrontées à la crise, la majorité des entreprises ne peuvent plus attendre pour se poser les bonnes questions. Puisque les réponses traditionnelles ne permettent plus aujourd’hui de retrouver la croissance, n’est-il pas temps de plonger dans l’avenir ? Nos modes de consommation ont évolué et il nous faut toujours réduire nos coûts structurels. Il semble donc que le retour à la compétitivité ne puisse se faire qu’à travers une rupture, un changement de modèle. Et si finalement l’informatique devenait la planche de salut d’une industrie fragilisée ? Et si économie d’échelle rimait avec innovation technologique ?

Par Stanislas De BENTZMAN, PDG et cofondateur de Devoteam

A la manière de l’économie numérique, considérée d’abord comme un épiphénomène de l’internet 2.0, les nouveaux modèles économiques transforment tous les paradigmes traditionnels de nos entreprises. De son smartphone, on achète et on paye ses produits, on en parle sur les réseaux sociaux, on gère son e-réputation. Tous les secteurs de la société sont touchés, de la politique à l’économie, en passant par la culture ou les loisirs. La Mobilité, le Cloud, les réseaux sociaux et le Big Data viennent changer en profondeur la réalité de l’entreprise : ils offrent ou imposent de nouvelles façons de vendre, recruter, communiquer et produire. Quelle entreprise aujourd’hui recrute sans les réseaux sociaux (Viadeo, Linkedin) ? Quelle entreprise se prive aujourd’hui d’une communication large, simple et efficace sur le web ?  Quelle entreprise peut encore se  permettre de vendre sans proposer un canal de distribution ou d’information numérique ?

Notre monde est connecté et cela transforme nos méthodes de travail. A l’intérieur, comme à l’extérieur de l’entreprise, les usages exercent une pression irrésistible : les cycles de consommation se raccourcissent et deviennent plus flexibles. Si elle veut retrouver sa compétitivité et survivre, l’entreprise se doit d’innover. Quant à la DSI, elle ne doit plus être une « Direction des Systèmes d’Information » mais le « Digital Service Integrator ». Elle doit exploiter l’immense quantité des données échangées sur les réseaux sociaux pour orienter une stratégie marketing, proposer des services mobiles pour accompagner l’expérience de consommation de l’utilisateur, rendre disponible partout et à tout moment l’information et le service fourni par l’entreprise.

Force est pourtant de constater qu’aujourd’hui les entreprises sont frileuses face à leur nécessaire transformation. Seules celles qui sont soumises à une pression particulièrement forte, ont migré vers le Cloud en repensant leurs méthodes de travail et leurs modèles économiques.

Or il est plus que temps de passer de l’IT traditionnel à l’IT du 21e siècle ! L’IT d’hier était réactif et centré sur son efficacité. Uniquement technologique, il était orienté vers les besoins qu’il servait et ne faisait que de s’adapter. Au contraire, le nouvel IT est ouvert sur les usages. Innovant, il précède les besoins métiers en proposant des solutions. Il ne suit plus la tendance, il la dicte. Agile et flexible, il est ouvert et connecté sur le monde. Il est également source d’économies pour les entreprises qui, selon les premiers effets constatés, vont gagner 1 à 2 points de rentabilité en migrant vers le Cloud.

Il reste de nombreuses « Amériques numériques » à découvrir pour les explorateurs qui voudront croire qu’un autre modèle existe déjà. Et les entreprises qui s’imposent aujourd’hui comme les leaders de leur marché sont celles qui ont fait de l’innovation leur culture d’entreprise. Tous leurs collaborateurs sont invités à être créatifs quel que soit leur domaine d’activité. Mais franchir ce cap demeure difficile. Dans l’incapacité, pour des raisons structurelles, de s’aligner rapidement sur des besoins métiers croissants, les DSI traditionnelles sont aujourd’hui condamnées à ne plus satisfaire les Directions métiers. Ces dernières ont déjà commencé à s’adresser directement aux fournisseurs extérieurs pour répondre à leurs exigences. Elles contournent allègrement la DSI et supprimeront bientôt son budget, allant chercher ailleurs une plus grande flexibilité pour elles et ses salariés. Cette tendance, les chasseurs du Cloud l’ont bien compris : c’est aux métiers qu’ils proposent aujourd’hui leurs services. Ce système d’information parallèle, le « shadow IT » représente un premier risque considérable pour l’entreprise. En effet, qui, sinon la DSI, pourrait être garant de la sécurité et de l’intégrité de ses données ?

Le deuxième risque est de perdre sa compétitivité en restant sur des modèles surannés. Se transformer n’est plus une option, c’est une condition de survie.

La course à la technologie pour répondre aux enjeux métiers s’achève. Nous sommes arrivés à la fin d’un modèle. Ce n’est qu’en reformulant la question et en pensant en termes de modèles économiques et d’usages que l’IT va pouvoir trouver sa place dans la chaîne de création de valeur.

En basculant dans ce nouveau modèle, les entreprises et surtout les PME peuvent retrouver de la rentabilité et attaquer le marché mondial.

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