L’agilité, un idéal qui ne colle pas encore à la réalité des CIOs

Une étude menée auprès des CIOs luxembourgeois révèle que le chemin à parcourir pour parvenir à une gestion de l’IT agile et flexible est encore long. Pourtant, c’est un facteur essentiel permettant de mieux appréhender les défis digitaux actuels.

February 11, 2016

Une étude menée auprès des CIOs luxembourgeois révèle que le chemin à parcourir pour parvenir à une gestion de l’IT agile et flexible est encore long. Pourtant, c’est un facteur essentiel permettant de mieux appréhender les défis digitaux actuels.

Par Sébastien Lambotte

« …l’agilité est perçue comme un idéal mais elle ne peut pas encore être mise en oeuvre. »

Le réseau CIONET, sous l’impulsion de Daniel Mathieu, CIO de Ferrero, a mené en 2015 une réflexion sur les principales préoccupations des CIOs à l’aune d’une transformation digitale que l’on présente comme inéluctable. Un des sujets qui a suscité le plus d’engouement est celui dédié à l’agilité et à la flexibilité des départements IT. CIONET s’est d’abord intéressé, à travers une étude, à la perception qu’avaient les CIOs de l’agilité. Il leur a été demandé s’ils pensaient que leur IT était assez agile pour leur permettre d’évoluer dans le contexte actuel. L’analyse des réponses obtenues permet de conclure que l’agilité est actuellement toujours perçue comme un idéal mais que les transformations nécessaires à sa mise en œuvre ne sont encore que trop faiblement opérées.

« Si les CIOs voient l’agilité comme un driver pour l’innovation, l’IT est malheureusement encore trop souvent considérée dans un modèle delivery et comme un centre de coûts à l’échelle de l’entreprise », précise Pascal Lanser, country leader de CIONET Luxembourg.

Cantonné à la gestion opérationnel

« …les équipes n’ont tout simplement pas le temps pour innover. » 

Dans le contexte actuel, pour que l’IT puisse mieux servir le business et répondre aux défis, il faudrait changer de modèle. Dans de trop nombreux cas, aujourd’hui, IT et business peinent à se comprendre. Si bien qu’il est difficile d’appréhender comme il faut les enjeux de transformation digitale. « L’IT est trop cantonnée à la gestion opérationnelle. Le département offre un service sans forcément mesurer la performance et envisager la mise en œuvre de best practices. On paie aujourd’hui les compressions de coûts qui ont fait suite à la crise 2008, poursuit Pascal Lanser. Difficile, alors que l’IT est sous pression, de lui permettre d’envisager de meilleures approches au service du business. Quand elles ont fini de répondre aux besoins opérationnels, les équipes n’ont tout simplement pas le temps pour innover. »

Convaincre avec de bons arguments

«…faire évoluer le rôle du CIO et faire valoir autrement la valeur de l’IT. »

Les méthodes agiles sont de réels vecteurs d’innovation. Mais leur mise en œuvre implique une transformation organisationnelle. L’agilité ne peut porter ses fruits que si l’IT est autrement supportée et considérée par le business.

Opérer une transformation digitale implique de faire évoluer le rôle du CIO, mais aussi de faire valoir autrement la valeur de l’IT. « Le CIO doit pouvoir convaincre de l’apport d’une meilleure intégration technologique au service du business, et ce, bien au-delà des coûts effectifs. Il doit, plus que soutenir le business, lui permettre d’aller de l’avant », commente Pascal Lanser. En défendant mieux la valeur de l’IT, avec des arguments intelligibles, les CIOs seront plus en mesure de défendre des projets de transformation digitale auprès des responsables du business.

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