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Le Luxembourg digital suspendu à la décision de Google

Google choisira-t-il d’implanter un data center d’envergure au Luxembourg ? Depuis quelques jours, cette possibilité agite tout le Luxembourg...

July 18, 2017

Ce lundi, le ministre de l’Economie se voulait confiant sur l’issue du projet Google, même s’il reconnaissait qu’il manquait encore la signature d’un propriétaire pour compléter le dossier. La décision finale, d’autre part, appartient à Google. Et ne sera prise qu’une fois l’ensemble des éléments réunis. – Par Sébastien Lambotte

Google choisira-t-il d’implanter un data center d’envergure au Luxembourg ? Depuis quelques jours, cette possibilité agite tout le Luxembourg, les acteurs du digital comme le monde politique. La sortie d’Etienne Schneider à la radio, il y a un peu plus d’une semaine, a suscité de nombreux débats et a fait couler beaucoup d’encre. Depuis quelques jours, les suppositions, interrogations, réactions animent les médias. A un point tel que, fin de semaine dernière, le CSV a invité le ministre de l’Economie, Etienne Schneider, à rendre compte du dossier en réunion de la Commission parlementaire en charge de l’Economie.

Pour rappel, Google désire renforcer son réseau de data centers à travers le monde, et notamment en Europe. Dans ce contexte, Luxembourg est parvenu à se positionner aux yeux du géant de Moutain View comme un territoire de choix pour investir. Google souhaite créer un data center gigantesque, équivalent à un investissement d’un milliard de dollars. De l’aveu d’Etienne Schneider, ce serait l’investissement le plus important jamais vu au Grand-Duché. Mais pour ce faire, Google a besoin d’un terrain de 25 hectares, soit l’équivalent de 35 terrains de football, et a demandé au gouvernement de jouer les intermédiaires pour le lui trouver.

Le sort du projet dépend de la volonté d’un propriétaire

Et c’est là que, au Luxembourg, les choses se compliquent. Si Google a été séduit par les nombreux atouts du pays (et principalement sa connectivité et son électricité bon marché), il semble difficile de convaincre l’ensemble des propriétaires de terrains aux lieux envisagés de céder leur bien. « Nous cherchons un terrain très particulier, où la connectivité est garantie, où il y a un back-up pour l’électricité, où il y a assez d’eau pour refroidir, etc », confiait hier Etienne Schneider à nos confrères de paperJam. Le Gouvernement a ainsi envisagé plusieurs localisations. Aujourd’hui, les efforts consentis concernent un ensemble de terrains du côté de Bissen. La localisation remplirait toutes les conditions évoquées. Et si, ce lundi, le ministre de l’Economie se disait « plutôt optimiste », évoquant un dossier solide, il concédait aussi qu’il manquait « encore quelques signatures ».

Pendant que, ce week-end, un émissaire luxembourgeois s’est rendu auprès des dirigeants de Google pour les rassurer quant à la bonne teneur du dossier, au Luxembourg, on continuait à essayer de convaincre les propriétaires. Etienne Schneider précisait ce lundi que le sort du projet tenait principalement « à la volonté d’un propriétaire de vendre ou non » et assurait cependant garder bon espoir de réussir.

Google prendra sa décision une fois toutes le cartes en main

La décision finale, cependant, reste dans les mains de Google. Si le gouvernement a su faire valoir les atouts du pays, qu’il parvient à convaincre l’ensemble des propriétaires, rien ne garantit encore que le géant américain portera son choix final sur le Luxembourg. Laurent Mosar, député CSV, soulevait hier d’autres problématiques inhérentes à ce dossier, comme le reclassement des terrains, avec la lourdeur des procédures permettant d’y aboutir. Le ministre de l’Economie s’est voulu rassurant à cet égard. Il a d’ailleurs reçu le soutien de l’opposition dans ce dossier.

L’ultimatum du 14 juillet passé, tout n’est pas perdu. La négociation se poursuit. On sent toutefois l’impatience de Google monter. Il y a urgence à trouver des solutions pour faciliter l’installation de ce centre de données au Luxembourg si l’on ne veut pas voir cet investissement et toutes les retombées qui y sont associées filer ailleurs.

Par le passé, Luxembourg est déjà passé à côté d’autres investissements d’envergure envisagés par des géants (Apple en 2014, Facebook en 2015/2016). Pour chacune de ces opportunités, il semble que ce soit la disponibilité des terrains qui ait posé problème.

Espérons que celle-ci sera la bonne.

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