Amazon utilise de l’énergie sale pour alimenter son Cloud, crie Greenpeace dans le Grund

Hier matin mercredi, des militants de Greenpeace ont déployé un […]

April 19, 2012

Hier matin mercredi, des militants de Greenpeace ont déployé un nuage géant de 5×10 mètres portant le message «Amazon: How clean is your cloud ?» au dessus du siège européen de Amazon Web Services à Luxembourg-Grund.

Avec cette action spectaculaire, Greenpeace appelle le géant du secteur informatique à abandonner l’exploitation de ses centres de données alimentant le cloud par de l’électricité à base de charbon nuisible pour le climat et de l’énergie nucléaire dangereuse. Par contre, Amazon devra exploiter ses centres de données avec de l’énergie propre et renouvelable et investir dans l’efficacité énergétique. En même temps que la manifestation de Greenpeace chez Amazon au Luxembourg, des militants de Greenpeace manifestaient devant les sièges européens d’Apple en Irlande et de Microsoft en Turquie pour que le secteur TIC devienne respectueux du climat.

«Les personnes du monde entier qui s’échangent des photos ou de la musique sur le cloud veulent savoir que ce nuage consomme une énergie propre et sûre », affirme Martina Holbach, chargée de la campagne climat et énergie chez Greenpeace Luxembourg. «Certaines entreprises qui sont à la pointe de l’innovation comme Amazon, Apple et Microsoft construisent des centres des données alimentés au charbon. Elles pensent peut-être que leurs clients ne s’en soucient guère, ou que cela n’arrivera pas jusqu’à leurs oreilles. Ces entreprises ont tort».

Ce sale cloud

Les services de cloud computing proposés par les géants du Net connaissent une croissance exponentielle et génèrent une demande croissante en électricité produite à partir de sources d’énergie sales comme le charbon ou le nucléaire. Cette conclusion est le résultat du nouveau rapport «How clean is your cloud ? » de Greenpeace International publié hier. Le rapport (en français ici) montre qu’il existe un clivage de plus en plus marqué au sein du secteur TIC: certaines entreprises, comme Google, Yahoo et Facebook, font des efforts pour alimenter leur cloud en électricité propre, tandis que d’autres, à l’instar d’Amazon, d’Apple et de Microsoft, adoptent une attitude rétrograde en choisissant d’alimenter leurs fermes de serveurs, dont le nombre ne cesse de croître, avec de l’électricité issue du charbon ou du nucléaire.

La politique d’information d’Amazon en ce qui concerne l’impact environnemental de son cloud n’est absolument pas transparente. Le groupe refuse de communiquer des renseignements sur les sources d´énergie qui alimentent ses centres de données. Greenpeace estime qu’Amazon couvre sa consommation d’électricité à 34 pourcents par de l’énergie à base de charbon et à 30 pourcents par de l’énergie nucléaire. En outre, Amazon n´a pas de politique d´entreprise qui donne la priorité à l´approvisionnement de ses centres de données avec des énergies renouvelables.

Si le cloud était un pays

Chaque jour, nous sommes de plus en plus nombreux à utiliser le cloud pour stocker ou partager des photos, des vidéos et toutes sortes de supports. Les entreprises TIC doivent donc construire de nouveaux centres de données. Ces installations, dont certaines sont si imposantes qu’on peut les voir depuis l’espace, abritent des milliers d’ordinateurs et sont particulièrement énergivores. Certains data centers consomment autant d’électricité que 250.000 foyers européens. Si le cloud était un pays, il se classerait au 5ième rang mondial en termes de demande en électricité. Et ses besoins devraient être multipliés par trois d’ici 2020.

« De nombreux géants du secteur TIC ont réalisé de grands progrès en matière d´efficacité énergétique. Mais ce n’est pas suffisant: ils doivent également faire en sorte que l’énergie qu’ils consomment proviennent de sources propres »
Martina Holbach, chargée de la campagne chez Greenpeace Luxembourg

L’ère des dinosaures dans le Cloud

«A chaque clic, des millions d’utilisateurs d’outils de communication modernes tels que les téléphones intelligents et les tablettes PC contribuent inconciemment au changement climatique. Par contre, l’énergie de caractère «dinosaure» que Amazon, Apple et Microsoft consomment, ne correspond pas à l’image innovante que ces entreprises se donnent », déclare Martina Holbach.

Certaines entreprises dont Google, Yahoo et Facebook montrent l’exemple et se réorientent progressivement vers les énergies propres: elles innovent en matière d´efficacité énergétique, privilégient les sites disposant d’un accès aux énergies renouvelables pour implanter leurs centres de données et demandent à leurs fournisseurs et aux pouvoirs publics de faire des choix énergétiques plus judicieux. Google et Yahoo font de plus en plus appel aux énergies renouvelables pour alimenter leurs installations, qui deviennent de plus en plus nombreuses.

Greenpeace appelle toutes les entreprises du secteur TIC offrant des services de cloud computing à approvisionner leurs installations en électricité renouvelable ou d’investir directement dans la production des énergies renouvelables. En outre, ces entreprises doivent faire preuve de transparence concernant leur consommation énergétique et leur empreinte carbone et demander aux gouvernements et aux fournisseurs électriques de promouvoir l’expansion des énergies renouvelables.

Photos: Greenpeace Luxembourg, Charles Caratani et  Luc Deflorenne.

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