Bernard Lhermitte revient sur les enjeux et opportunités offerts par le Cloud

L’externalisation de l’infrastructure et des services ICT offre de nouvelles opportunités aux organisations. Appréhender ces enjeux, toutefois, n’est en rien évident. Bernard Lhermitte, COO d’ING Luxembourg, revient sur les enjeux et opportunités offerts par le Cloud.

August 21, 2015

L’externalisation de l’infrastructure et des services ICT offre de nouvelles opportunités aux organisations. Appréhender ces enjeux, toutefois, n’est en rien évident. Bernard Lhermitte, COO d’ING Luxembourg, revient sur les enjeux et opportunités offerts par le Cloud.

Par Sébastien Lambotte pour l’édition ITnation Mag Printemps 2015

Du Cloud, on en parle beaucoup. Le concept est d’ailleurs souvent mis à toutes les sauces. Toutefois, recourir à des services externalisés est-il toujours intéressant ? Est-il opportun de migrer vers une offre « pay as you use » ?
Entre l’infrastructure et les processus, quelle externalisation privilégier, et selon quel modèle ? Ces questions, de nombreux responsables informatiques se les posent. Parce que leurs systèmes « propriétaires » ne leur permettent plus de répondre aux enjeux inhérents à la transformation digitale, parce que la chasse aux coûts menée actuellement les contraint à envisager de nouveaux modèles ou encore parce que, au moment de faire évoluer leur infrastructure ou leur applicatifs, il est utile d’envisager des solutions plus agiles. Les banques, comme beaucoup d’autres acteurs, sont confrontées à ces enjeux. Bernard Lhermitte, COO d’ING Luxembourg, évoque comment son organisation appréhende ces nouveaux enjeux.

Le hosting d’infrastructure, première étape

« Jusqu’à présent, nous envisageons le recours à des services extérieurs et mutualisés pour les fonctions et processus qui ne touchent pas à notre core business ou pour lesquels nous ne disposons de compétences suffisantes en interne », commente le nouveau COO d’ING Luxembourg. Au sein d’une organisation, beaucoup de fonctions peuvent en effet être externalisées et mutualisées. Elles peuvent être liées à l’infrastructure et à la gestion de celle-ci, à la sécurité, aux applications supportant le business (mails, outils de communication, logiciels administratifs) ou directement en lien avec les processus métiers, avec des modèles de Business Process Outsourcing (BPO). Aussi, il est important de se poser les bonnes questions au préalable.

« La compétence, le savoir-faire, l’expérience du prestataire et la compétitivité sont des éléments déterminants. »

Chaque projet d’externalisation doit répondre à des enjeux concrets, tant au niveau de la gestion de l’infrastructure IT, que au niveau business. « Avant de choisir une solution ou un modèle, il est donc important de déterminer ce qui peut et qui vaut la peine d’être mutualisé, poursuit Bernard Lhermitte. Aujourd’hui, nous recourrons principalement à des prestataires dans les domaines de l’infrastructure et de la sécurité des systèmes sous une forme “as a service”. »
« Dans ce contexte, nous venons de finaliser le projet de hosting de notre data centre auprès d’un PSF. Pour ING Luxembourg, le hosting d’infrastructure n’est qu’une première étape vers une plus grande mutualisation des systèmes qui permettra d’en diminuer significativement le Total Cost of Ownership. » Ce choix d’externalisation a été mûrement réfléchi, en pesant l’ensemble des arguments en présence. Dans le contexte actuel, comme le précise Bernard Lhermitte, « le business case est un des critères déterminants dans la décision d’externaliser un processus ».

Des solutions au niveau du groupe

En matière de Cloud, plusieurs initiatives importantes sont en cours auprès d’ING. L’objectif est de mutualiser et de partager, tant au niveau de l’infrastructure que d’un point de vue applicatif. Cette démarche prend tout son sens au sein d’un grand groupe bancaire où la plupart des entités sont confrontées aux mêmes enjeux en matière d’ICT. C’est ainsi que le Groupe est à même de proposer des services Cloud à ses différentes entités. Ils concernent aussi bien des offres d’ « infrastructure as a service » mais aussi des opportunités au niveau applicatif. « Nous collaborons actuellement avec d’autres entités d’ING, à l’échelle internationale, sur des matières comme le “Big Data”, et la sécurité informatique, des processus de déploiement continu, de solutions de mobilité et de nouvelles technologies web, etc. », explique Bernard Lhermitte.

« Le hosting d’infrastructure n’est qu’une étape vers une plus grande mutualisation des systèmes ».

Par rapport à d’autres entités du groupe, ce type de synergies est cependant plus complexe à mettre en œuvre au Luxembourg, notamment pour ce qui concerne le partage d’infrastructure. « En effet, la législation luxembourgeoise en matière de protection des données nous oblige à conserver les informations clients sur le territoire luxembourgeois ou à mettre en œuvre des processus de cryptage et de décryptage complexes », poursuit Bernard Lhermitte.

« Continuer à développer nos activités dans le respect des règles locales, tout en capitalisant les possibilités technologiques offertes par ING Group. »

L’intérêt de cette législation, pour l’économie luxembourgeoise qui veut développer le secteur ICT en s’appuyant notamment sur le statut PSF, peut sembler évident. Cependant, à l’heure où l’on évolue de plus en plus vers l’échange d’informations et la transparence complète, ce type de réglementation peut constituer un désavantage au sein d’un grand groupe international pour des entités comme ING Luxembourg. « Un de nos enjeux en matière de stratégie IT sera donc de continuer à développer nos activités et l’économie du pays dans le strict respect des règles locales, tout en capitalisant sur le formidable potentiel humain et technologique que peut nous offrir le Groupe ING en matière d’IT », commente Bernard Lhermitte.

Des prestataires de qualité

Pour en revenir au choix d’un prestataire, à partir de quels critères le CIO évalue-t-il les solutions qui sont à sa portée ? « La compétence, le savoir-faire, l’expérience du prestataire et la compétitivité sont des éléments-clés », précise Bernard Lhermitte.
« A ce niveau, l’offre des PSF au Luxembourg est très étoffée, d’excellente qualité et répond globalement à nos attentes. Nous avons d’ailleurs noué des partenariats avec plusieurs d’entre eux, pour notre plus grande satisfaction », conclut Bernard Lhermitte.

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Le « Total Cost of Ownership »
Le Total Cost of Ownership (TCO)
représente le coût global d’un bien, comme un système informatique par exemple, tout au long de son cycle de vie. Il prend en compte aspects directs (comme les coûts d’acquisition du hardware et des softwares…), mais également tous les coûts indirects tels que la maintenance, l’administration, la formation des utilisateurs et des administrateurs, l’évolution, le support technique et les coûts récurrents (consommables, électricité, loyer, etc.). Pour évaluer le business case d’un projet de mutualisation, c’est le TCO qui doit être pris en considération.[/colored_box]

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