Comment positionner le Luxembourg en top 10 de l’IT ?

D’après The Global Information Technology Report 2014, le Luxembourg « a gagné 5 place (11ème aujourd’hui sur 148) grâce à l'amélioration continue dans tous les domaines. » Il y a 14 ans déjà, Jean Diederich, Partner Kurt Salmon et Président de l’APSI, donnait 10 points à améliorer pour que le Luxembourg profite du “dot.COM world”. Aujourd’hui, avec un Premier Ministre qui a pris l’IT sous son aile, ces 10 suggestions sont sur le point d’être réalisées cette année, mais il y a encore des domaines loin derrière.

September 4, 2014

D’après The Global Information Technology Report 2014, le Luxembourg « a gagné 5 place (11ème aujourd’hui sur 148) grâce à l’amélioration continue dans tous les domaines. » Il y a 14 ans déjà, Jean Diederich, Partner Kurt Salmon et Président de l’APSI, donnait 10 points (critical success factors) à améliorer pour que le Luxembourg profite de la “dot.COM world”. Aujourd’hui, avec un Premier Ministre qui a pris l’IT sous son aile, ces 10 suggestions sont sur le point d’être réalisées cette année, mais il y a encore des domaines loin derrière.

Alors que l’ICT n’était pas considéré comme un marché à développer en 2000 (les banques avaient alors bien toute hégémonie, voir les niches fiscales), il est en passe de devenir le secteur clé du pays. Retour sur un avis visionnaire à l’époque ou comment placer le Luxembourg dans le top 10 digital des pays.

Un pays à suivre de près

« Le Luxembourg continue de récolter les fruits de ses efforts pour développer le secteur des TIC comme une stratégie économique clé pour la diversification de son économie locale. Avec l’une des meilleures infrastructures de TIC dans le monde (17e), le Luxembourg compte sur une forte absorption des TIC (8e), avec des entreprises (13e) et des particuliers (5e) qui utilisent ces technologies en profondeur.

Combiné à des conditions commerciales optimales et un environnement politique et réglementaire fiable et efficace (4e), le pays a persisté dans l’amélioration de l’impact économique, grâce à plus d’innovations technologiques et non-technologiques connexes (10e) et la plus grande part de la population active travaillent dans des emplois à forte intensité cognitive dans le monde. Afin de maintenir cette bonne dynamique, le pays devrait persévérer dans l’amélioration de son système d’innovation globale (29e) afin qu’il puisse exploiter pleinement son potentiel des TIC. »

Enfin en 2014, 7 recommandations sur 10 réalisées

Parmi les plus belles progressions, l’implication du gouvernement pour l’ICT est au plus haut. Xavier Bettel, le nouveau Premier Ministre, s’est désigné pour une nouvelle vision en engageant tout le nouveau gouvernement derrière lui en 2013. Le rapport classe le Luxembourg 7ème pour l’importance de l’implication du gouvernement – la deuxième meilleure place de toute l’Europe.

Avec ICTluxembourg côté patronat depuis peu, le projet Digital Lëtzebuerg englobe désormais le public et le privé ensemble pour essayer de définir une stratégie digitale pour le Luxembourg et mieux comprendre les trends qui évoluent extrêmement rapidement et qui sont souvent caractérisés par une évolution « disruptive », une sorte de révolution de la façon de faire par rapport à une approche traditionnelle connue.

Améliorer la création de business et de compétitivité

Parmi ses plus mauvais classements, le Luxembourg est 89e pour le délai nécessaire pour commencer un business, 58e pour les procédures attribuées et 59e pour la compétition locale : exactement les domaines qui pêchaient déjà dans les recommandations (critical success factors) du 6 juin 2000 (à relire dans les archives du paperjam). Reste aussi des efforts à faire pour l’installation des sociétés sur le territoire au niveau législatif et sur une vision plus européenne du marché.

Si le nombre de pépinières a augmenté, il reste important d’améliorer l’approche et les aides financières aux start-ups pour une vraie Silicon Valley au Luxembourg. Les procédures, les facilités pour entrer en IPO, les stocks options, les délais et les opportunités restent encore trop limités alors qu’elles représentent l’avenir du pays, un pays qui se classe déjà deuxième au niveau mondial des fonds d’investissement !

Si le marché des télécoms est désormais ouvert, le pays reste mal classé pour les tarifs pratiqués en mobile et internet (74 et 72e position). Les efforts se poursuivent pour assurer une couverture maximale en 4G et en fibre du territoire.

Depuis 14 ans l’éducation toujours à la traine

Plus mauvaise progression, l’éducation au niveau des TIC n’a quasiment pas changé depuis le constat de Jean Diederich en 2000, si ce n’est les partenariats de recherches. Les TIC sont méconnus et les jeunes sont mal orientés vers ses métiers d’avenir ! C’est aussi le domaine où le pays récolte sa plus mauvaise note : 98e. Il est aussi 34e pour la qualité de ces enseignements et 44e pour son niveau en mathématiques et sciences.

Avec une économie forte, un marché de l’emploi plus qu’en demande et des infrastructures de qualité, le Luxembourg ne devrait pas être derrière des pays comme l’Iran, le Sri Lanka et le Costa Rica pour son niveau d’enseignement. Il ne pourra pas toujours compter sur des compétences extérieures et doit réagir pour assurer son propre vivier.

Adieu Digital Luxembourg, penser le Digital Europe

Le gouvernement a encore beaucoup de progrès à faire pour sa digitalisation. Qu’est devenu le projet e-Luxembourg de 2000 ? Une vraie stratégie doit être menée sur tous les fronts. « Le digital ne doit pas s’adapter à nos vieux processus « papier », voir à des règlementations inadaptées au monde digital, dit Jean Diederich. Il faut imaginer des nouvelles façons de faire pour le digital, arrêter les mauvaises habitudes du « papier », voir vouloir garder un système hybride papier/digital. Pour ça il faut mieux collaborer, communiquer et coordonner tous les ministères et administrations. Surtout il faut arrêter les frais et couper les projets qui n’ont aucune chance d’aboutir à un quelconque résultat, faute d’une vision technologique combinée à une stratégie globale et cohérente. »

Aujourd’hui c’est le ‘Digital Europe’ et plus seulement le Digital Luxembourg qu’il faut viser, le pays a pourtant tout ce qu’il faut pour gagner de bien meilleures places dans ces domaines s’il se donne les moyens d’établir cette stratégie globale, de planifier une mise en œuvre par phases et disponibilité des ressources nécessaires, et finalement se doter des bons instruments pour suivre et évaluer les progrès effectués.

[button color=”blue” link=”http://www.weforum.org/issues/global-information-technology”]Voir le rapport[/button]

[colored_box color=”blue”]Les suggestions données en 2000

Success Factor N° 1

Officially nominate a Government Sponsor of the New Economy (E.Business) in Luxembourg. In the USA, the launch of Information Highways was supported by Al Gore.

Success Factor N° 2

Create an official E.Commission to define and validate a local state of the art environment, composed of Government, Administrations, Private IT Companies and E.Enterprises. Today no offical commission exists that is composed of people who know the market-trends (local and international), who have the competencies, or who can advise the government to adapt legislation.

Success Factor N° 3

Launch a Luxembourg «Silicon Valley». Neighbour countries like Belgium, Germany or France have launched their local «Silicon Valleys» (e.g. Belgium: Flanders Language Valley in Ypres [www.sail.com] with Lernout & Hauspie, Microsoft, EDS,…)

Success Factor N° 4

Open the telecommunication infrastructure market (authorise global international telecommunication companies to dig and link Luxembourg to their global hubs). Lower telecommunication fees. Increase communication speed. Install state of the art, secure IT Data Centres and simplify the «Comodo/Incomodo» process.

Success Factor N° 5

Create special education programs in order to increase the number of IT resources on the Luxembourg labour market. The success of the E.Companies depends on the level and the number of specialised IT  resources available on the market.

Success Factor N° 6

Streamline and simplify the process of issuing «Working Permits/Green Cards» to specialised IT Companies and/or IT Experts. Luxembourg needs experienced and specialised people from non EC countries to make its E.Companies successful and help them to grow at the same speed as the world market. Non EC IT experts can be used to train local IT juniors and bring them up to speed.

Success Factor N° 7

Create a real, high performance and attractive opportunity for Venture Capitalists (Business Angels). Luxembourg is one of the most famous banking places in the world yet its venture capitalist environment is one of the weakest in the world.

Success Factor N° 8

Implement legislation for Stock Option Plans in Luxembourg. Luxembourg tax authorities allow stock option plans but each plan has to be negociated individually. Start-Ups have to negociate more important issues than a stock option plan before they become successful.

Success Factor N° 9

Vote a law allowing advantages to Luxembourg E.Companies compared to foreign companies. Luxembourg has created special laws for different industrrial sectors like the bank or the  media sector.

Success Factor N° 10

Create a favorable local New Stock Market (linked with other major european stock markets) to help Luxembourg Start-Ups in making successful IPOs (Initial Public Offerings) and obtain the necessary financial capital. Create a stock market like the «Neue Markt» in Frankfurt or the «Nouveau Marché» in Paris. Start-Ups become only successful on the global market with Stock Options, Venture Capitalists and IPOs.[/colored_box]

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