Hubert Schumacher, fondateur et CEO de q-leap, était l’invité de la rédaction d’ITnation. Il évoque avec nous les enjeux d’une démarche qualité dans le développement de systèmes d’information.

Monsieur Schumacher, q-leap étant active dans le domaine de la qualité logicielle assurée par le « testing », pouvez-vous nous expliquer quels sont les enjeux dans ce domaine ?

Face à la multiplication et la complexité des composants logiciels dans notre quotidien, la qualité devient un enjeu majeur et essentiel.

Un des enjeux est de garantir aux différents acteurs, un environnement ICT stable afin qu’ils puissent développer leur activité de manière optimale. Il faut donc œuvrer pour une amélioration de la qualité de l’écosystème logiciel.

Un des objectifs poursuivis par q-leap réside dans le développement d’une plateforme d’automatisation des tests pour un groupe de composants logiciels donnés.

Tout en poursuivant cet objectif de développement, nous délivrons également à nos clients du conseil et mettons à leur disposition un grand nombre de solutions et de compétences. q-leap compte aujourd’hui 17 employés, un chiffre qui ne cesse de croître depuis sa création il y a 3 ans. Ceci montre bien l’importance aujourd’hui des besoins liés au développement et à la maintenance d’environnement logiciel de qualité.

Comment mesurer les risques et les enjeux relatifs à ces failles ?

La probabilité de se retrouver confronté à des failles est toujours difficile à appréhender. On sait toutefois aujourd’hui que les erreurs sont inévitables. En moyenne, on estime à 7 le nombre d’erreurs présentes par 1000 lignes de code. Dans un monde de plus en plus complexe et dépendant de solutions logicielles, cette réalité est prise très au sérieux, notamment par les plus grands acteurs. Aujourd’hui, chez Google ou encore Apple, on compte plus de testeurs que de développeurs.

Que viennent chercher vos clients, et que pouvez-vous leur offrir ?

Cette question est intéressante, dans la mesure où ce que viennent chercher nos clients ne correspond pas toujours à ce qu’on pense devoir leur offrir. A l’heure actuelle, le recours au testing est dans la plupart des cas envisagé au terme d’un projet de développement d’une solution logicielle. Or, nous préconisons généralement de considérer les enjeux de la qualité dès la phase de conception de tout composant logiciel. Malheureusement, aujourd’hui, nous arrivons bien trop souvent en dernier pour constater des problèmes et tenter d’y remédier, alors qu’il aurait été dans la plupart des cas plus simples d’y répondre en amont. La qualité d’un logiciel et plus particulièrement celle d’un environnement constitué de divers éléments logiciels doit être appréhendée dès l’analyse des besoins métiers. Nous préconisons ainsi à nos clients de s’inscrire dans cette démarche et nous les accompagnons dans cette voie. Penser la qualité dès le départ, en fonction des besoins, permet aussi de développer les tests qui permettront de contrôler la qualité de l’environnement.

Comment vont évoluer les enjeux inhérents à la qualité logicielle et à l’activité de test dans un environnement qui a tendance à se complexifier ?

Aujourd’hui, dans ce monde en pleine évolution, les acteurs maîtrisent de moins en moins les couches et composants de leur univers. Prenons exemple sur Twitter. Dans ce cas, un acteur ne maîtrise pas forcément les changements qui vont s’opérer au niveau du media social. Les logiciels qui composent un environnement évoluent sans cesse, au rythme des mises à jour, des divers changements. Dans ce contexte de dépendance et d’interdépendance à des solutions logicielles, les acteurs sont sans cesse confrontés à une nouvelle réalité. C’est la raison pour laquelle, particulièrement pour des fonctions critiques, il faut mettre en place des processus de testing réguliers, voire automatisés. Dans ce contexte, on aura de plus en plus recours à l’activité de test.

Comment automatiser ces tests dans un environnement en constante mutation, dont on ne maîtrise pas toujours tous les éléments ?

Il faut définir correctement le périmètre de ses tests, en les limitant aux éléments les plus stables et les plus critiques. Les tests opérés porteront sur des scénarios qui vont revenir le plus souvent. Il faut donc s’assurer du bon fonctionnement des composants logiciels pour l’ensemble des cas importants, sur la partie de l’environnement la plus stable et celle que l’on maîtrise. Au fur et à mesure du développement, la part occupée par l’automatisation des tests sera ainsi croissante. Notre objectif, à terme, est de proposer à nos clients des solutions qui leur permettront de configurer de manière simple des processus automatisés de test. Nous voulons leur donner la possibilité d’être plus autonomes vis-à-vis de ces enjeux afin de leur garantir un environnement stable.