La TVA, un défi majeur pour les PSF de Support (partie 2)

Plus que jamais, avec l’augmentation programmée de la TVA, les PSF de Support vont avoir à démontrer que la qualité d’un modèle outsourcé est plus importante que le seul levier de coût. Pour les sociétés de services ICT, il va falloir réussir à trouver le juste prix et le juste argument. Un défi de taille, selon l’Association des PSF de Support.

February 6, 2014

Plus que jamais, avec l’augmentation programmée de la TVA, les PSF de Support vont avoir à démontrer que la qualité d’un modèle outsourcé est plus importante que le seul levier de coût. Pour les sociétés de services ICT, il va falloir réussir à trouver le juste prix et le juste argument. Un défi de taille, selon l’Association des PSF de Support.

La force d’un modèle mutualisé aux couleurs de PSF/S, tient au juste mix : compétences, sécurité, agilité et prix. Avec l’augmentation de 15 à 17%, les PSF de Support se voient amputés d’un de ces atouts. La marge va en effet être mise à mal pour ces acteurs régulés.

Plus avec infiniment moins

« Chacune des institutions financières qui entrevoit le recours à l’outsourcing souhaite obtenir un niveau de services plus élevé ou au moins équivalent, à prix moindre, dit Thierry Seignert, le président de l’Association des PSF de Support. Pour déléguer une informatique qui lui coûte un facteur 100, la banque espère une offre à 90 ! Ajoutez à cela que le prestataire doit préserver une marge et appliquer une TVA d’actuellement 15%, il s’agit pour un PSF de Support de proposer son service de 25 à 30% moins cher que le postulat initial ! » Un effort énorme.

Pour Thierry Seignert, une augmentation de TVA va engendrer une mise en question du modèle des PME du statut de PSF de Support. « Le visage de la communauté des PSF de Support risque de changer à l’avenir, note le président de l’APSF/S. Pour les plus petites et moyennes structures, je crains qu’il soit difficile de prendre la mesure de l’impact de la TVA dans les marges. » Et de penser que les acteurs ‘industriels’ de l’outsourcing régulé seront eux les seuls à même de supporter, par le volume, le défi d’une TVA appliquée et (peu ou) pas récupérée par les institutions financières. « A l’instar de ce que Jean-Jacques Rommes, CEO de l’ABBL, a indiqué pour le secteur des banques, les PSF de Support vont aussi avoir à se remettre en question et devront revoir leur business model. »

Vers une concentration de l’offre PSF/S

D’autre part, les régulateurs, nationaux et étrangers, ne cessent de légiférer, en toute bonne cause, pour un secteur financier plus robuste. « Le risque d’une offre de prestataires moins grande est de voir tout le secteur de l’informatique financière concentré sur quelques acteurs. » C’est aussi créer de facto une catégorie d’acteurs de l’outsourcing dont le risque devient systémique pour la Place. « Nul doute que plus de risques entraîne plus de renforcement de la supervision de la CSSF, qui entraîne plus de coûts… pour les sociétés PSF de Support. » Si elles ne peuvent démontrer la valeur, ces entreprises vont être en difficulté ou en péril.

Dès lors, est-ce que la hausse de la TVA est appropriée pour le secteur ? « Nous sommes dans le tunnel », dit Thierry Seigneur. En effet, pour l’instant, les acteurs ne possèdent que peu de prévisions sur la mise en œuvre finale. « Nous n’avons pas la visibilité sur l’année 2015. » Or le secteur a bien besoin de clarification. La finance représente toujours un pan de l’économie aux enjeux forts, avec ses 23% de PIB. Le secteur des PSF de support lui, connecte 9.000 emplois. » Les PSF de support totalisent une somme de bilan de plus de 920 millions d’Euros, auprès de 82 entités.

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