Le Bitcoin, comment ça marche?

On évoque de plus en plus régulièrement les monnaies virtuelles […]

June 18, 2015

On évoque de plus en plus régulièrement les monnaies virtuelles ou digitales, notamment la plus connue : le Bitcoin. Cela dit, force est de reconnaître qu’il n’est pas toujours évident de déterminer ce qui se cache derrière ce concept. Explications avec Chris Marcilla, Chairman du Virtual Currencies Working Group in Luxembourg, une entité de l’APSI.

Un programme avant d’être une monnaie

A l’heure actuelle, il n’y a qu’avec le cash que l’on peut payer instantanément un service ou un produit. En effet, une transaction de type virement ou paiement par carte n’est pas instantané.

« Un virement d’argent entre un acteur luxembourgeois et un autre situé en Alaska, peut prendre une semaine de temps, commente Chris Marcilla, Chairman du Virtual Currencies Working Group in Luxembourg, une entité de l’APSI. La technologie Bitcoin transforme littéralement le modèle actuel, en permettant un échange instantané de valeur à distance. »

Comment? Grâce à la mise en œuvre d’un programme informatique, libre de droits, qui ne s’appuie plus sur une série d’intermédiaires financiers, mais profite d’un contrôle décentralisé des transactions par des ordinateurs neutres.

« La technologie s’appuie sur l’inscription dans une comptabilité ouverte et accessible à tous, de blocs d’informations relatifs aux échanges de valeur entre deux personnes. C’est la Blockchain. Chaque bloc d’information contient l’historique des transactions en bitcoins des dix dernières minutes. C’est un peu comme si, sur chaque billet de banque, on avait inscrit chaque propriétaire par lequel il était passé, à la différence près que ces informations sont digitales, explique Chris Marcilla. Seule la puissance de calcul de milliers d’ordinateurs, répartis à travers le monde, et travaillant ensemble, (eMule ou Napster fonctionnaient sur des logiques similaires, appelées peer-to-peer, ndrl) peut valider la fiabilité et la non-manipulation des transactions à l’aide d’un algorithme cryptographique. L’accès libre à la comptabilité ouverte permet de reconstituer l’historique des transactions et, au final, de déterminer qui possède quoi à un moment donné. »

Instantanéité des transferts et transparence totale

La technologie permet de ne plus devoir recourir à une série d’intermédiaires, qui actuellement constituent une chaîne entre l’acheteur et le bénéficiaire, chargés de s’as- surer du bon déroulement d’une transaction financière. Celle-ci, grâce à la technologie sous-tendant le Bitcoin, est quasi-instantanée. La sécurité est assurée par l’encryptage des informations mais aussi par le fonctionnement totalement transparent du programme. Tout le monde peut vérifier comment fonctionne le système, à tout moment. Un nouveau bitcoin est émis toutes les dix minutes, sachant que le nombre total de bitcoins ne pourra pas excéder 21 millions, d’ici quelques décennies. C’est donc une monnaie virtuelle qui n’est pas contrôlée par quelque Autorité Centrale mettant cette monnaie à l’abri d’une politique inflationniste.

Pour tous, mêmes les citoyens non-bancarisés

« Les bitcoins peuvent être simplement stockés sur une clé USB, un ordinateur, un téléphone portable, comme on garderait du cash dans un portefeuille, poursuit Chris Marcilla. Dès lors, compte tenu des frais de transactions très bas, toute une frange de la population mondiale non-bancarisée (2,5 milliards de personne tout de même, ndlr) peut en profiter. Grâce à cette technologie, ces personnes pourront effectuer des transactions électroniques sans avoir à ouvrir un compte bancaire auprès d’une banque qui les considère comme non rentable. »

Un nouveau moyen de paiement

Si cette monnaie virtuelle est intéressante pour cette frange de la population qui peine à accéder à des services financiers basiques, de nombreux autres acteurs y ont trouvé un intérêt.

« Aujourd’hui, aux Etats-Unis principalement, il est possible de payer en bitcoins directement dans les magasins. On estime à 100.000, actuellement, le nombre de marchands qui acceptent les paiements en bitcoins. Les avantages sont évidents : un paiement instantané, des frais presque inexistants… Entre outre, pour le commerce en ligne, le système Bitcoin est universel. Il permet d’aborder facilement de nouveaux marchés », ajoute Chris Marcilla.

De nouveaux services

Actuellement, cette technologie et cette monnaie n’en sont qu’à leurs débuts.

« De nombreux autres services pourraient voir le jour autour de cette monnaie. Dans ce contexte, de nombreuses initiatives sont prises, notamment au Luxembourg », explique Chris Marcilla.

CoinPlus, par exemple, est une start-up luxembourgeoise qui développe une solution facilitant le stockage et le paiement en bitcoins par l’ensemble des citoyens.

Besoin de régulation

Toutefois, pour se généraliser et éviter toute dérive, l’usage du Bitcoin doit être encadré.

« Les régulateurs prennent conscience des opportunités et risques relatifs à l’usage du Bitcoin. Certains souhaitent, à juste titre, encadrer cet usage pour la protection du citoyen, mais aussi dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent ou le financement d’activités illicites », poursuit Chris Marcilla.

Le Luxembourg et la Place Financière pourraient tirer profit de cette technologie, faciliter l’émergence de nouveaux services et produits financiers liés à l’usage du Bitcoin et de la Blockchain, avec une régulation efficace et opportune, pendant que d’autres Places réfléchissent à leur positionnement.

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