Plus que la rumeur qui avait enflé en novembre dernier sur l’acquisition de Temenos par l’allemand SAP, cette fois, c’est Misys qui officialise ses intentions de rapprochement avec l’éditeur suisse.

Temenos est définitivement bien à vendre ou à croître ; du moins c’est ce que les états du marché laissent à penser. En effet, le spécialiste de l’édition de software pour l’industrie financière fait l’objet de toutes les attentions depuis nombreuses années. Il y a déjà plusieurs temps que le Suisse, très bien classé parmi les éditeurs de solutions pour la banque privée e.a., est dans l’œil de Walldorf (le siège de SAP) par exemple.

Cette rumeur a été relancée par un analyste d’Oddo Services en novembre dernier qui pointait les appétits de SAP ; il citait aussi volontiers SAS Institute ou Parametric Technology dans le viseur, alors que l’on sait que le premier est en mains privées et en bonne santé, ce qui laisse peu de place à la concrétisation d’une telle opération.

Mysis entre dans la danse

Mais aujourd’hui, c’est finalement l’Anglais Misys qui a officialisé son intention dans une lettre d’intérêt que Temenos confirme avoir reçue. Le Suisse prend « note de l’annonce qui a été faite par Misys plc et confirme qu’elle est constamment en train d’évaluer ce type d’options stratégiques. Un tel processus inclus également une combinaison stratégique possible avec Misys plc qui se ferait par la voie d’une fusion. » Et d’enchaîner et préciser que les « discussions sont à un early stage et qu’aucune décision n’a encore été prise ».

Temenos a pris sans discontinuer de l’importance depuis 1993, date de sa constitution. Elle avait notamment acquis la londonienne Financial Objects, la française Vivéo et en 2010 la luxembourgeoise Odyssey. 96% de son capital est flottant, ce qui permet de présager ce type de fusion ou d’acquisition.

De son côté Mysis, ex Midas et IBIS, a récemment acquis Sophis, un éditeur de solution de gestion du risque et de portefeuille et vient de rater le train de son acquisition par Fidelity, l’éditeur de Floride.

A Luxembourg, KPMG note également que “l’éditeur britannique de logiciels Misys a confirmé aujourd’hui avoir entamé des discussions préliminaires relatives à un rapprochement avec son concurrent Temenos. Il est utile de noter que, à Luxembourg, ces deux sociétés disposent d’un nombre pratiquement équivalent de références dans le secteur bancaire, soit 5 pour Temenos et 6 pour Misys, précise encore Jean-Pascal Nepper, Partner Management Consulting de KPMG Luxembourg. A ce sujet, l’édition 2012 de notre KPMG Private Banking System Survey (image KPMG), qui aborde précisément l’analyse du positionnement et des parts de marché des principaux éditeurs de logiciels bancaires sera rendue publique la semaine prochaine.”