Transformation digitale : faire face aux enjeux de demain

La transformation digitale est au centre de toutes les préoccupations. Pour affronter les changements, pouvoir évoluer selon les attentes des clients et avec le marché, les décideurs doivent miser sur une approche digitale intégrée. En commençant par s’appuyer sur une infrastructure ouverte et flexible. Entretien avec Olivier Posty, COO de Dimension Data Luxembourg.

September 28, 2015

La transformation digitale est au centre de toutes les préoccupations. Pour affronter les changements, pouvoir évoluer selon les attentes des clients et avec le marché, les décideurs doivent miser sur une approche digitale intégrée. En commençant par s’appuyer sur une infrastructure ouverte et flexible. Entretien avec Olivier Posty, COO de Dimension Data Luxembourg.

Par Sébastien Lambotte

Pouvez-vous nous expliquer comment sont appréhendés les enjeux de transformation digitale par les acteurs de la place luxembourgeoise ?

Il y a une véritable prise de conscience de la part  de nombreux clients que le digital peut constituer un levier de différenciation majeur sur le marché. Seulement, s’ils sont bien conscients des enjeux, s’ils nourrissent le désir de s’appuyer sur la technologie pour se rapprocher de leurs clients et gagner en efficience, ils ne connaissent pas toujours la voie à emprunter pour atteindre de tels objectifs. Bien appréhender la transformation digitale implique des changements significatifs tant sur les aspects techniques qu’au niveau de l’organisation. Il faut se poser certaines questions. Comment devons-nous être organisés, sur quoi devons-nous nous appuyer pour, par exemple, développer de nouveaux services en ligne ou sur mobile, nécessitant un développement permanent et agile ? Comment bien aborder ce nouveau type de média ?  Comment assurer, demain, du continuous delivery, passer de quatre releases par an à un rythme de 40 releases par jour ?

Comment Dimension Data, dans cet environnement changeant, peut-il soutenir ses clients ?

Notre rôle est de comprendre leur environnement compétitif, leurs challenges, leurs aspirations et de les accompagner dans leur transformation afin qu’ils puissent profiter d’infrastructures répondant à leurs besoins. Nous les soutenons dans leurs réflexions, dans la manière dont ils peuvent et souhaitent faire évoluer le business. Ce sont des réflexions qui prennent du temps, mais qui sont essentielles. Au-delà, nous pourrons, grâce à une large offre de services et de possibilités, leur proposer de recourir à une solution leur garantissant une plus grande flexibilité et plus d’agilité, en fonction de leurs besoins effectifs. Le data centre par exemple se trouve au cœur de cet environnement changeant. Et lorsque l’on parle de « next generation data centre », c’est le cloud qui en est l’élément disruptive, perturbateur. Il permet l’innovation, l’agilité et l’efficience opérationnelle, ce qui, en d’autres termes, permet une réponse plus rapide aux menaces concurrentielles. Il est donc impératif d’en exploiter le potentiel afin de propulser le business et d’accélérer la transformation.

Ces enjeux d’infrastructures sont des problématiques que peuvent appréhender  les responsables informatiques… Mais quand il s’agit d’évoquer la transformation digitale, vos interlocuteurs ne sont-ils pas plus souvent des CEO ?

Les enjeux de transformation digitale concernent tout le monde. Mais il est certain que chacun va les aborder sous un angle particulier. Si le responsable du département informatique envisagera les réponses  aux besoins  métiers d’un point de vue technique, le CEO va formuler les défis autrement. Dans les métiers de la banque, on aborde les enjeux de transformation avec une prise de conscience que le métier et la clientèle changent. Si, hier, la relation client se faisait de manière privilégiée en vis-à-vis, aujourd’hui, on se rend compte que la nouvelle génération de clients espère pouvoir bénéficier d’un autre type de relation avec son institution bancaire,  de nouveaux services en ligne. Pour mettre en œuvre de telles solutions, il faut transformer l’organisation. Technologiquement, il faut mobiliser une palette d’acteurs tout au long de la chaîne de valeur, de la production à l’infrastructure en passant par le développement. Notre rôle est de nous inscrire dans cette chaîne de valeur, afin de répondre aux besoins au départ de notre catalogue de solutions. Aujourd’hui, celui-ci est vaste. Il permet d’accéder à des ressources flexibles, et offre au client d’être plus réactif. Très simplement, on peut mettre à disposition 2000 serveurs virtuels à disposition d’un client en cinq minutes. Il n’y a pas si longtemps, accéder à de telles ressources, les mettre en place, aurait nécessité un projet de cinq à six mois.

Il reste toutefois des contraintes, en matière de localisation des données, de sécurité…

Oui, c’est certain. Il faut pouvoir trouver des réponses adaptées aux besoins de chacun.

Si des contraintes existent en matière de localisation des données, elles ne concernent pas l’ensemble de l’activité, mais uniquement la production ou des phases data critics au cœur du développement. Le développement proprement dit, ou le testing, peuvent s’appuyer sur des ressources extérieures, que l’on sollicite uniquement quand le besoin est là. Aujourd’hui, Dimension Data, via une API, est capable de proposer à un client une infrastructure on-premise et de solliciter, en cas de besoin et via la même interface, des ressources supplémentaires, peu importe où elles se trouvent. L’enjeu est d’assurer à nos clients qu’ils pourront accéder à une plus grande flexibilité et à plus d’agilité, en s’appuyant sur une infrastructure ouverte, sécurisée, adaptée à leurs besoins, mais aussi à des services qui permettront à chacun d’être plus concurrentiel, plus réactif. Au-delà du mot « cloud », il faut pouvoir délivrer des solutions techniques adaptées, permettant par exemple d’accéder et de réduire le time to market, de faire face à des pics de sollicitations en ressources sans devoir recourir à des investissements non-justifiés. Pour y parvenir, Il faut sortir d’un environnement monolithique, d’une organisation procédurière et lourde, pour accéder à plus de flexibilité.

Comment illustrer cette flexibilité à laquelle peut accéder la clientèle en matière d’infrastructure ?

Prenons le projet réalisé pour le Tour de France. C’est un véritable coup de force. En un temps record, nous avons mis en place une plateforme big data permettant d’analyser les données relatives à la course. Cela illustre la capacité à provisionner des ressources considérables, en matière d’infrastructure et de capacité de traitement d’une masse de données importantes, pour un projet dont la durée dans le temps est extrêmement limitée.

Au Luxembourg, au stade actuel, comment définir l’avancement des acteurs vis-à-vis des enjeux de transformation digitale ?

Les acteurs ne sont ni en retard ni en avance. Ils ont toutefois un avantage lié à leur taille, qui reste toujours relativement modeste. De ce fait, ils sont en capacité de bouger plus vite et de se positionner plus rapidement, vis-à-vis du marché ou, s’ils sont une filiale d’un grand groupe, vis-à-vis de leur headquater, en un réel centre de compétences digitales. Il y a des opportunités qu’il faut parvenir à saisir. La prise de conscience de ces enjeux est réelle. 80% des personnes que nous rencontrons sont engagées sur la voie de l’économie digitale, dans une réflexion portant sur la transformation digitale. L’évolution exige cependant un temps de réflexion. Mais nous discutons beaucoup. Nous sommes aux côtés de nos clients, pour les aider à traduire leurs besoins business en solutions techniques, tout en leur laissant le choix.

Pour faire face aux enjeux de demain, quelle doit être l’infrastructure idéale ?

Elle doit être ouverte et flexible, capable de connecter une large variété de solutions, de faciliter un développement en continu, et d’évoluer facilement. Elle se doit aussi d’offrir une grande transparence et une grande liberté en manière de provisionnement. L’avantage, avec les solutions dont nous disposons aujourd’hui, est que toute société, qu’elle compte 100 salariés ou 3000, qu’elle soit locale ou implantée à l’international, peut disposer d’un même service, pour un même coût.

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