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Se faire une place dans l’économie de demain

Et si l’économie luxembourgeoise, s’appuyant sur la confiance élevée en l’avenir de ses dirigeants, se positionnait comme leader de cette économie ?

March 13, 2017

je2017_arun-sundararajan-on-stageL’économie du partage, comme l’a évoqué lors de la Journée de l’économie Arun Sundararajan, auteur de Sharing Economy, va transformer nos sociétés. Et si l’économie luxembourgeoise, s’appuyant sur la confiance élevée en l’avenir de ses dirigeants, se positionnait comme leader de cette économie ? – Par Sébastien Lambotte

 

Ils se préparent pour l’avenir, les CEOs luxembourgeois. La 20e enquête de PwC sur l’état d’esprit des dirigeants d’entreprise à travers le monde l’indique clairement. 53% des CEOs luxembourgeois se déclarent confiants dans la croissance économique globale, contre 29% seulement au niveau mondial. « Aujourd’hui, parce qu’il évolue dans un contexte socio-économique favorable, avec une croissance toujours soutenue, le Luxembourg envisage l’avenir avec plus de confiance que d’autres. Malgré l’incertitude, ses acteurs peuvent regardent vers l’avenir, avec la volonté d’investir pour saisir les opportunités à court, à moyen et à long terme », a commenté John Parkhouse, lors de la dernière édition de la Journée de l’économie, organisée le 2 mars dernier par le ministère de l’Économie, la Chambre de commerce et la Fedil.

 

Bien positionné pour envisager l’avenir

Le CEO de PwC Luxembourg, partenaire de l’événement, s’est notamment félicité de la manière avec laquelle les autorités luxembourgeoises parvenaient, comme nulles autres, à envisager les opportunités d’avenir. « Cette capacité à trouver de nouveaux relais de croissance s’illustre notamment dans l’approche envisagée autour de la 3e révolution industrielle. L’initiative relative au space mining, pour prendre un autre exemple, a aussi entrainé des marques d’intérêt manifeste de la part d’une soixantaine de sociétés. Certains peuvent en rire. D’autres, eux, perçoivent les opportunités. Et Luxembourg, en la matière, voit loin. »

 

Le partage, ça change tout

Bien sûr, la technologie sera l’un des plus importants vecteurs de changement. Elle sert des tendances fortes à l’œuvre. Parmi elles, celle de l’économie du partage, mise en évidence lors de cette journée de l’économie. « Je parle de l’émergence d’une nouvelle forme d’économie, qui va transformer nos sociétés, la manière dont elles fonctionnent, et profondément affecter le rôle de nos gouvernements », assure Arun Sundararajan,  professeur à la New York University Stern School of Business et auteur de « The Sharing Economy, The end of employment and the rise of crowd-based capitalism ».

 

Cette transformation profonde, selon le chercheur, est déjà à l’œuvre, même si elle n’en est qu’à ses débuts. Elle s’exprime principalement aujourd’hui à travers ces plateformes digitales qui mettent à mal les industries traditionnelles. Bien sûr, on pense à Uber. Mais, en guise d’exemple, Arun Sundararajan, préfère le modèle d’Airbnb, plus ouvert, permettant à des particuliers de proposer chez eux des courts séjours, à l’instar d’un hôtel, en décidant eux-mêmes des prix exigés. Youtube incarne aussi cette sharing economy, en permettant à des millions de personnes d’accéder gratuitement à quantité de contenus et à de très nombreux producteurs alternatifs de toucher directement une audience, en concurrençant les grands broadcasters. « Pour la plupart des pans de l’industrie, aujourd’hui, on peut trouver des plateformes alternatives, permettant au plus grand nombre de s’exprimer, de se faire une place dans des écosystèmes jusqu’alors fermés et bien contrôlés », commente Arun Sundararajan.

 

La confiance entre inconnus

L’émergence de ces plateformes de partage induit des changements plus profonds au sein de nos sociétés, avec la création de nouveaux réseaux mettant à mal les hiérarchies centralisées, mais surtout avec l’apparition d’une nouvelle forme de distribution du capital. « Nous sommes en train d’expérimenter de nouvelles manières d’organiser l’activité économique, passant d’un capitalisme managérial, vertical, à un autre, crowd-based, plus transversal, assure le chercheur, qui souligne l’importance de la confiance dans cet écosystème. On peut voir, dès à présent, comment des plateformes sont parvenues à utiliser la technologie pour générer de la confiance entre inconnus notamment. »

 

Vers une croissance inclusive

Les impacts économiques de ces transformations, selon le chercheur, seront positifs, avec, à l’avenir, une plus grande variété de services, pour une consommation plus riche, plus diversifiée. Mais, surtout, il voit dans cette économie un réel potentiel de croissance, mais cette fois « une croissance inclusive, dont tout le monde pourra profiter ».

 

Assurer la transition en offrant des perspectives à chacun

 

Bien sûr, Arun Sundararajan est conscient que ces transformations ne se feront pas sans heurts. L’organisation du travail risque d’être fortement impactée, avec moins d’emplois salariés, des carrières plus hétérogènes, bien éloignées du modèle CDI actuel. On comptera sans doute plus de travailleurs indépendants, moins de stabilité, plus de flexibilité. « Il appartient, dès aujourd’hui, aux entreprises et aux états de mieux accompagner les transformations à l’œuvre, en préservant le contrat social entre les différentes parties prenantes de la société, préconise le chercheur. Il faut que chacun, dans ce monde en transition, puisse envisager l’avenir avec de réelles perspectives. »

 

 

 

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