TRANSFORMATION & ORGANISATION

« Appréhender PSD2 sous l’angle de la transformation digitale »

Le digital et les nouvelles réglementations, en particulier PSD2, poussent les acteurs financiers à s’ouvrir. Pour profiter des opportunités découlant de ces changements, ils doivent désormais se connecter à un écosystème plus large et s’inscrire dans une stratégie d’open banking.

April 26, 2018

Guillaume Schott – Vice président innovation – CGI Luxembourg

Pour accompagner ses clients dans cette démarche, et appréhender mieux et plus largement la transition digitale, CGI développe un nouvel outil de co-création et d’expérimentation : Your Lab Luxembourg.

Guillaume Schott, en tant que Vice-Président en charge de l’innovation au sein de CGI au Luxembourg, pouvez-vous nous dire quelles sont les principales préoccupations de vos clients, et plus généralement du marché, à l’égard des enjeux digitaux ?

Aujourd’hui, la croissance de notre activité est principalement tirée par une réelle envie de nos clients de transformer leur business afin qu’il réponde aux défis imposés par une nouvelle économie, mais aussi par la réglementation. On constate aujourd’hui une volonté de faire converger ces deux exigences, pour profiter de toutes les opportunités induites par le changement. Cela s’exprime particulièrement bien à travers PSD2. La nouvelle directive paiement exige que les banques s’ouvrent. Elle les oblige notamment à offrir un accès aux données de compte des clients et à permettre l’initiation de transaction par des tiers depuis ces comptes, pour peu que le titulaire du compte ait donné son accord. Pour permettre cette ouverture, cet enjeu réglementaire implique évidemment des transformations des systèmes IT. Au-delà, il y a aussi des impacts importants au niveau business. Il faut pouvoir appréhender ces aspects sous l’angle de la transformation digitale.

Comment résumer ces enjeux ?

Il faut pouvoir réfléchir au-delà de la mise en conformité, aller un cran plus loin pour mettre en œuvre ce que nous appelons « l’open banking ». Pour la banque, il y a une réelle opportunité à s’ouvrir plus largement, à se connecter à un écosystème cohérent pour proposer de nouveaux services. La banque de demain devra plus facilement se connecter à d’autres partenaires, des prestataires de services complémentaires aux siens, ou encore des acteurs de la Fintech.

Comment vous positionnez-vous vis-à- vis de ces nouveaux enjeux ?

Notre rôle est d’accompagner tant les acteurs traditionnels de la banque que les nouveaux entrants sur le marché, pour leur permettre d’adopter la bonne stratégie en tenant compte des opportunités et des contraintes qui se présentent à eux. Nous voulons leur permettre, dans le contexte actuel, d’aller de l’avant. A première vue, on peut considérer que PSD2 introduit un risque de désintermédiation des acteurs traditionnels de la banque. Mais si on réfléchit plus loin, on se rend compte que, derrière ces risques, il y a aussi de belles opportunités à saisir.

Comment faire, concrètement, pour bien appréhender ces défis ?

Le challenge est d’imaginer de nouveaux services que l’on pourra proposer aux utilisateurs en s’ouvrant vers l’extérieur. On peut évoquer l’amélioration d’un service de paiement en s’associant à un acteur Fintech proposant une technologie plus performante. On peut aussi développer des liens privilégiés entre la banque et toute une série d’acteurs, qui peuvent générer du business et créer de la valeur avec des approches intégrées. L’enjeu est de pouvoir stimuler l’innovation au cœur même de
l’organisation et de l’ouvrir très concrètement. Il y a, dans un contexte d’open banking, plein de nouveaux marchés à explorer. La banque, face à ces enjeux, doit évoluer, se repositionner.

Techniquement, qu’est-ce que cela implique ?

Il faut adapter les systèmes pour répondre aux nouvelles exigences et s’ouvrir plus largement vers l’extérieur. Dans ce contexte, on parle d’intégration d’API et de gestion de ces interfaces facilitant l’ouverture vers l’extérieur. Derrière cette gestion, il faut mieux orchestrer les services, s’assurer d’une bonne gouvernance, garantir une gestion de la donnée sécurisée mais aussi veiller à la monétisation du recours à ces API par des tiers, pour des utilisations allant au-delà des seuils définis par la réglementation. Rien qu’autour des offres d’accès à la donnée, et pas uniquement celles liées au compte, la banque peut générer de nouveaux revenus.

La transformation s’étend à bien d’autres sujets. Comment aidez-vous vos clients à saisir les opportunités qui en découlent ?

Le digital permet d’améliorer les processus et d’offrir une meilleure expérience utilisateur. Nous accompagnons nos clients sur l’ensemble de ces enjeux. Nous le ferons désormais à travers un nouvel outil, un Lab que nous sommes en train de développer au sein de notre agence à Luxembourg, comme nous l’avons déjà communiqué il y a quelques mois. Là, nous pourrons y aborder les problématiques et les opportunités offertes par la technologie selon des démarches de co-création. Nous pourrons faire profiter nos clients de notre expérience cross-sectorielle. Toutes les nouvelles technologies pourront être envisagées et expérimentées à travers ce Laboratoire Innovant, pour trouver de nouveaux cas d’usage, ou encore tester des concepts.

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