Le rôle du CIO autour de la table

A l’invitation de CIONET Luxembourg, plus de trente CIO’s luxembourgeois […]

December 20, 2012

A l’invitation de CIONET Luxembourg, plus de trente CIO’s luxembourgeois se sont mobilisés pour échanger autour de l’évolution du rôle de CIO.

C’est Thierry Delroisse, COO et Membre du comité exécutif de la Banque Internationale à Luxembourg (BIL), l’hôte du premier événement public de CIONET Luxembourg, qui a accueilli une quarantaine de convives, CIO’s, orateurs et membres de la première plateforme exclusive pour les directeurs informatiques CIONET.

« Le CIO, de manière générale, évolue pleinement dans le business, a entamé Lázaro Campos, former CEO de Swift. Quel que soit votre secteur, votre implication est grande même si la magnitude des projets informatiques peut être différentes selon les cas. Ce qui est certain, c’est que votre rôle évolue de manière accélérée… Pour ma part, en tant que CEO, j’ai toujours considéré le CIO comme un homologue avec qui je peux construire une relation. Finalement, ce qui fait le plus de sens dans la job description du CIO, c’est sa capacité à délivrer la vraie nature de la qualité d’un service… »

Pour Lázaro Campos, le rôle du CIO a évolué d’un gardien de la bonne production de l’IT en un gardien de la bonne production du business. Aujourd’hui, aussi en rapport à l’élargissement du business, le CIO est devenu un véritable support aux nécessités du client final. Adepte de cette co-responsabilité, Lázaro Campos (qui a connu 25 ans de maison Swift et les 5 dernières en qualité de CEO) voit aussi le CIO comme un chef d’orchestre pour favoriser l’innovation à l’intérieur de l’entreprise. Un défi que les CIO’s autour de la table ne peuvent que mesurer la criticité et la difficulté à organiser.

Des ‘-ités aux idées

« Le CIO s’est occupé de tous les –ities (availability, security, confidentiality, integrity…) mais désormais il s’occupe aussi de mitiger les risques et des dépendances du business. La question que le CIO doit poser, c’est How prepared are you ? »

Encourager l’innovation est le second défi. Tout en préservant la « qualité du coût », le CIO doit entrer dans la discussion pour trouver le prix juste. Pour cela, il doit pouvoir réaliser un self-assesment sans œillères.

Enfin, le CIO doit communiquer mieux encore. « En tant que CEO, la dernière chose que vous souhaitez, c’est recevoir un appel au milieu de la nuit de la part de votre CIO pour vous signaler qu’il y a un problème. ‘The truth, and nothing but the truth’, dit Campos. Mettez en place un framework de contrôles. Le board de l’entreprise doit ressentir que vous avec le contrôle. »

Et d’ajouter encore quelques autres défis : la nécessité pour le CIO à gérer désormais des équipes virtuelles et éclatées ou de s’ouvrir encore au BYOD. « Ne proposer qu’un seul système pour accéder à l’entreprise est révolu. » « Cloud everything », lâche encore Campos. Tout en précisant de suite de privilégier le « Cloud with an address », pour la conformité et les besoins des entreprises de savoir où leurs assets de données se trouvent.

Caceis, DIGIT et Kneip

Pour Christophe Pierron, le DSI de Caceis à Luxembourg, la difficulté des entreprises à garder des marges importantes sur les produits à succès du passé, est désormais grande. D’où la nécessité de supporter la création de solutions et démarches de produits innovants, créateurs de valeur. Dans le contexte de la banque, c’est une matrice par lignes de business qui a été mise en place, qui permet de fusionner les stratégies métiers et IT. Cela passe aussi par la mise en place d’un Framework technologique pour le développement de type UML, qui permet surtout de libérer les personnes sur les enjeux business et pas technologiques. « They know the datas, they know the processes, dit-il. Pour nous, ce nouveau cadre de développement permet de cacher la technologie et de la ranger au second plan. Cela nous permet aussi de mettre en œuvre une méthodologie agile et de construire des applications de manière plus itérative. »

Pour Bob Kneip, le fondateur en 1993 et CEO de Kneip Communications, « il est temps de fermer les yeux deux secondes. « Il y a bientôt vingt ans, nous avons mis en route une industrialisation de la communication règlementaire pour l’industrie financière. C’était au temps sans internet et sans Powerpoint, clame Bob Kneip. Mais le paradigme a bien vite changé ! » Et de recommander aux CIO’s : « La fiabilité est la clé. Mais ce n’est pas qu’une question de systèmes. La transparence et la confiance sont primordiales. Ne travaillez pas en mode black-box, et n’hésitez pas à introduire des solutions plug and play : elles sont requises par les clients finaux ! » Pour le CEO, avoir une vision partagée est essentielle, mais aussi d’y avoir des objectifs partagés…

Enfin, pour Francisco García Morán, le Directeur de la Digit de la Commission Européenne, la grande trame est définie par l’agenda Europe 2020. Cette stratégie de cohésion et de croissance pour l’Union, rend le sujet technologique critique. « Ce qui a changé ? C’est qu’il y a un tout nouveau monde, là dehors… Depuis octobre 2010, nous avons mis en place une nouvelle structure de gouvernance et commencé à rationaliser les systèmes IT. Nous sommes passés de 2400 systèmes à 1600, par intégration ou absorption de systèmes, sans pour autant avoir eu la moindre réduction des besoins, au contraire. Depuis août 2012, nous avons renforcé l’initiative qui nous permet de nous concentrer sur nos objectifs de création de la Public Value… » Pour García Morán, le CIO du futur sera celui qui « Run the data shop » de son entreprise.

Pour terminer, Pierre Cattoir, CIO practice Group Leader d’Egon Zehnder Executive Search, a offert un tour d’horizon du profil idéal du CIO. Un métier en pleine évolution… Sans conteste.

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