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Comment faciliter l’installation des start-ups?

Xavier Buck, serial entrepreneur, à la tête de plusieurs start-ups qui ont réussi, livre son regard sur l’écosystème start-up luxembourgeois.

August 24, 2015

Xavier Buck, serial entrepreneur, à la tête de plusieurs start-ups qui ont réussi, livre son regard sur l’écosystème start-up luxembourgeois.

Au fil de sa carrière, Xavier Buck a créé plusieurs start-ups et a soutenu le développement de certaines autres. Si l’environnement start-up luxembourgeois a beaucoup évolué en quelques années, de son point de vue, cependant, le chantier auquel il faut s’atteler pour conforter un écosystème porteur d’opportunités est encore conséquent.
Par Sébastien Lambotte pour l’édition ITnation Mag Printemps 2015

« Au Luxembourg, avant même d’avoir commencé à travailler, il a déjà fallu débourser des sommes conséquentes »

A Londres, une création prend deux jours et coûte 500 pounds

« Il y a cependant des idées intéressantes », assure-t-il. « Comme celle de la société 1-1-1, qui pourrait être créée par une per- sonne, en un jour, avec un euro. Plus que l’idée de favoriser le développement de sociétés pour 1 euro, parce qu’entreprendre exige tout de même d’investir, c’est celle de la simplification de la création d’une structure qui est à retenir. Aujourd’hui, au Luxembourg, avant même d’avoir commencé à travailler et donc à créer de la valeur, les coûts liés au développement d’une structure sont conséquents et les démarches nombreuses, avec l’autorisation de commerce, l’homologation des diplômes, le notaire, l’établissement d’une adresse,… Légalement, les acteurs doivent se domicilier au Luxembourg et disposer d’au moins 10m2. Cette domiciliation coûte cher. C’est un réel frein pour les start-ups. Par rapport à d’autres juridictions, le Luxembourg est en retard. A Londres, par exemple, nous sommes parvenus à créer une structure en deux jours, avec seulement 500 pounds. »
Le serial entrepreneur luxembourgeois se réjouit toutefois de voir des initiatives prendre corps, comme les co-working spaces et les incubateurs, avec Nyuko ou encore le Lux Future Lab. « D’autres banques pourraient s’y mettre. Quand on voit l’effervescence que suscite le Level39 à Londres au niveau FinTech, on se dit qu’il serait intéressant de répliquer cela au Luxembourg. Mais cela exige une mobilisation des acteurs de la finance, présents en nombre au Grand-Duché », poursuit Xavier Buck.

Revoir la loi sur les faillites

Autre point noir du Luxembourg, selon l’entrepreneur : la loi sur les faillites, qui ne laisse pas de deuxième chance aux entrepreneurs qui échouent. Le Luxembourg doit donc être en capacité de se remettre en question, et ce de manière permanente.

« Les démarches inhérentes à la création d’une structure doivent être simplifiées. »

Faciliter le financement privé

Enfin, il manque encore des solutions de funding pour les jeunes acteurs. « De manière générale, les investisseurs présents ne soutiennent pas les acteurs dans les premières étapes de leur développement. Et le Luxembourg Future Fund, qui se met en place, ne répondra pas à cet enjeu. Il devrait proposer des tickets allant de 50.000 à 200.000 euros. Pour le développement de l’idée, au départ, un jeune entrepreneur n’a pas besoin d’autant d’argent. Il manque donc quelque chose, actuellement, dans l’écosystème luxembourgeois. En Angleterre ou en Allemagne, les autorités, par exemple, ont développé des incitants fiscaux pour faciliter l’investissement de personnes privées dans l’économie. Le ministère de l’Economie, au Luxembourg, travaillerait actuellement sur un concept. »

« Il serait intéressant que plusieurs banques investissent dans le soutien aux start-ups. »

Le Luxembourg pourrait profiter de belles opportunités, en attirant des start-ups dans des domaines bien particuliers. Mais pour y parvenir, l’Etat doit agir, faire preuve de dynamisme, pour faciliter l’installation de start-ups, leur financement, mais aussi pour le développement des talents. Considérant l’environnement actuel, selon Xavier Buck, le Luxembourg a une réelle carte à jouer, en permettant des développements notamment dans le secteur de la FinTech ainsi qu’en matière de cybersécurité…

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Vers un fond d’amorçage
Un fond d’amorçage (Seed fund) devrait voir le jour au Luxembourg et délivrer du financement, en complément de celui des Business Angels, afin de favoriser la création et le développement de start-up. «Il sera doté de 15 à 20 millions d’euros et développé en collaboration avec l’Université », a récemment précisé Mario Grotz, en charge de la Direction générale Recherche, propriété intellectuelle et nouvelles technologies auprès du gouvernement.[/colored_box]

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