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Facebook : ceci n’est pas un bouton « j’aime pas »

Dans sa lutte contre les commentaires inappropriés, la plateforme sociale de Mark Zuckerberg expérimente un bouton « j’aime pas », qui ne porte pas son nom. Pour le media social qui promeut l’addiction positive, c’est un changement qui mérite d’être souligné.

February 13, 2018

Beaucoup se sont souvent demandé pourquoi Facebook n’avait jamais proposé de bouton « j’aime pas » à côté de son emblématique pouce levé. Sans doute parce que le réseau social a fait du positivisme l’élément clé de l’addiction qu’il suscite. Ce pouce levé constitue le fondement du succès du réseau social. Et vas-y que je publie dans l’espoir de susciter des réactions positives, qui m’inviteront à revenir, encore et encore, pour publier ou regarder mon compteur de « likes » grimper vers des sommets. Il est clair qu’un pouce à l’envers n’aurait sans doute pas suscité le même engouement.

Quand, il y a plusieurs mois, le géant bleu a proposé une palette plus large de personnages permettant mieux partager l’émotion que suscitait une publication, le « Grrr » d’un petit bonhomme en colère était ce qui se rapprochait le plus du mécontentement. On était encore loin du radical « j’aime pas ».

« Downvote » plutôt que « Dislike »

La semaine dernière, cependant, on faisait état de la volonté de Facebook de tester une forme de bouton « j’aime pas ». Les responsables du média social, dans leur communication, on cependant pris le soin de bien préciser ce que cette fonctionnalités n’était pas, à savoir « un bouton ‘j’aime pas’ ». Appelez-la plutôt « downvote ».

Mais alors, de quoi s’agit-il ?

On parle ici d’une mention qui est apparue, non directement pas sous la publication, mais sous chaque commentaire qui peut être fait de celle-ci. Il a trouvé sa place à côté de la célèbre mention « Like » et de la non moins populaire fonctionnalité « Reply ». Jusqu’à présent, seuls certains utilisateurs aux Etats-Unis ont eu la surprise de découvrir cette fonction.

La firme a confirmé qu’elle l’expérimentait sur 5% des utilisateurs sur Android aux États-Unis. L’objectif avoué ? Aider le réseau social à définir si certains commentaires publics sont inappropriés.

Lutter contre les commentaires offensants ou trompeurs

Si Facebook a pris soin de ne pas le baptiser ce bouton « Dislike », les premiers utilisateurs précisent qu’il permet bien de déclarer son désamour. Une fois que l’on a cliqué dessus, l’auteur de l’acte de dénonciation est invité à justifier son geste. Plusieurs options se présentent à lui, lui permettant de préciser si le commentaire ainsi « downvoté » set à ses yeux offensant ou trompeur.

L’ajout de cette fonctionnalité, qui semble aller à l’encontre de l’ADN de Facebook, peut cependant s’expliquer par la lutte contre les fausses informations (ces fake news si chères à l’oncle Donald) et la propagande à laquelle le réseau social a été sensibilisé.

Une position délicate

De nombreux mouvements, suite à l’élection de Trump et face la prolifération de théories complotistes ou fumeuses, ont appelé les géants du web, Facebook en première ligne, à agir avec plus de responsabilité considérant la place qu’ils occupent dans le paysage médiatique mondial.

Le sujet est délicat, pour la plateforme (dont la vocation est de rassembler). Difficile, en effet, de lutter contre ceux qui utilisent le service pour faire proliférer des théories abracadabrantesques et/ou nationalistes (le plus souvent nauséabondes et de nature à alimenter la haine et générer des divisions) sans se voir mis en cause pour parti prix.

Le rôle de Facebook, pour justifier la victoire de Trump, ou la défaite de Clinton (et inversément), a déjà été suffisamment décrié. La plateforme ne peut cependant ignorer les effets néfastes de la prolifération des fausses news, elle qui a capté l’attention médiatique du monde entier, offrant une vitrine à toutes les théories aux dépens souvent des médias traditionnels, ceux-là même qui mettent un point d’honneur à recouper l’information.

Il faut croire que l’enjeu soit en tout cas suffisamment important pour finalement se décider à expérimenter ce bouton « j’aime pas », quel que soit son nom.

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