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Fluidifier et accélérer la distribution des fonds

En s’appuyant sur la technologie blockchain, la plateforme FundsDLT facilite la collaboration entre les acteurs de la chaîne de distribution afin d’en améliorer l’efficience, réduire le temps de traitement des opérations mais aussi les coûts. En la déployant largement, cet acteur innovant contribue à maintenir l’industrie luxembourgeoise des fonds à la pointe.

September 2, 2020

Bernard Simon, CIO de FundsDLT et Gregory Tordo, Directeur au sein d’InTech

C’est en 2016 qu’a été initié le projet FundsDLT. Fundsquare, la plateforme délivrant des services d’informations et de reporting réglementaire pour la distribution transfrontalière de fonds de la Bourse de Luxembourg, InTech, la filiale du groupe POST dédiée au développement logiciel et à l’innovation, et KPMG veulent explorer les possibilités offertes par la technologie blockchain afin de faciliter la tenue des registres de fonds. Depuis lors, la start-up a fait du chemin, au point de convaincre quatre géants de l’industrie d’investir financièrement dans son développement. Clearstream, Credit Suisse Asset Management, la Bourse de Luxembourg et Natixis Investment Managers sont entrés dans son capital. « Notre volonté est d’améliorer considérablement l’efficience de la chaîne de distribution des fonds, explique Bernard Simon, CIO de FundsDLT, co-initiateur du projet. Aujourd’hui, le processus est très fragmenté, avec une diversité d’acteurs qui ne collaborent pas efficacement et qui répliquent, chacun de leur côté, les mêmes opérations. » 

Une infrastructure unique

Les informations récoltées et vérifiées à un bout de la chaîne ne sont pas forcément communiquées aux autres acteurs. Le processus, très réglementé, avec différentes responsabilités, contraint chaque acteur à effectuer les mêmes vérifications. La multiplication des étapes et des opérations, parfois répétées d’un acteur à l’autre, a tendance à ralentir la distribution. « Avec FundsDLT, nous créons une infrastructure unique permettant à chaque acteur de se connecter directement au fonds, explique Bernard Simon. Cette plateforme réplique le processus métier existant, les diverses fonctions et responsabilités existantes, tout en standardisant l’approche. En s’appuyant sur une même infrastructure, l’information peut être plus efficacement partagée d’un bout à l’autre de la chaîne, pour éviter de devoir répéter les mêmes opérations. » 

Rassembler l’écosystème

Le distributeur, la banque dépositaire, l’agent de transfert et le gestionnaire s’appuient sur une même infrastructure, construite sur une blockchain privée, qui leur permet de partager, traiter et réconcilier les informations. « Chacun peut réaliser ses opérations et assumer ses responsabilités au départ d’une même source d’information, explique Gregory Tordo, Directeur au sein d’InTech. C’est un peu comme si l’on rassemblait une grande diversité d’acteurs autour d’une même chaîne de montage. Les opérations peuvent être effectuées de manière plus fluide, sans disparité dans les informations traitées. On enlève toutes les activités redondantes. On peut aussi mettre à la disposition des acteurs de nouveaux outils qui vont supporter leurs opérations. On gagne en temps, en efficacité et l’on peut réduire significativement les coûts inhérents au processus. La mise à disposition de l’ensemble des données à tous les acteurs permet d’envisager une exécution en temps réel. »

Transparence accrue, contrôle renforcé

Avec une information partagée sur l’ensemble de la chaîne, la transparence est aussi accrue. Une telle plateforme doit permettre au promoteur d’un fonds d’accéder à des données essentielles sur l’investisseur et qui étaient difficiles à obtenir avec une chaîne de distribution fragmentée. « On peut de cette manière envisager la création de filières de service à valeur ajoutée, au départ de solutions innovantes au cœur de la chaîne, pour enrichir l’expérience des investisseurs, explique Gregory Tordo. Le contrôle des opérations, grâce à la standardisation, est facilité. Si le niveau d’automatisation était déjà élevé tout au long de la chaîne, les opérations sont désormais ancrées au niveau d’un smart contract. Autrement dit, la règle est encodée au cœur de la blockchain, garantissant la bonne exécution des opérations. »

Engager la transformation

Avec l’arrivée de quatre mastodontes de l’industrie des fonds dans son capital, FundsDLT aborde aujourd’hui une nouvelle étape de son développement. « Nous avons prouvé le potentiel de la solution, explique Bernard Simon. L’enjeu est désormais d’embarquer l’industrie sur la plateforme. Depuis le lancement, nous travaillons avec les membres de l’écosystème pour fixer une gouvernance acceptable pour tous, préciser les fonctions au départ des contraintes et attentes de chacun autour d’un Minimum Viable Product. Plus de cinquante acteurs ont pris part à cette phase d’exploration et de test de la technologie. Désormais, avec quatre partenaires forts, le déploiement est engagé. La volonté est d’entrer en production, d’abord avec nos quatre nouveaux actionnaires au début de l’année prochaine, et de progressivement convaincre de nouveaux clients. » 

Ambitions internationales

InTech, qui fait partie de cette aventure depuis le début, va continuer d’accompagner le développement en assurant l’intégration de la plateforme auprès des acteurs de l’industrie. « Nous sommes là pour leur faire profiter de notre expertise et les aider à modifier leurs systèmes d’information afin qu’ils puissent pleinement profiter du potentiel de FundsDLT. Dans cette perspective, au-delà de l’intégration, nous avons aussi la volonté de les soutenir dans leur évolution et de leur permettre de proposer de nouveaux services à leurs clients, explique Gregory Tordo. Nous souhaitons aussi pouvoir explorer avec eux d’autres opportunités offertes par la blockchain. Notamment de rendre plus efficiente la distribution des fonds d’investissement et de
développer de nouvelles solutions innovantes de distribution digitale.»

De son côté, FundsDLT nourrit l’ambition de devenir une infrastructure de marché, susceptible de supporter l’ensemble de l’industrie à une échelle internationale. Le Luxembourg, deuxième centre de domiciliation des fonds au monde, est une place de choix pour s’engager dans cette transformation. 

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