La BEI adresse une réponse vigoureuse à la crise. Notamment grâce à l’IT…

La réponse vigoureuse de la Banque européenne d’investissement à la crise, tient en partie à l’efficacité de son organisation, y compris de son organisation de l’information. En matière d’IT, l'activité record de la BEI, jamais connue jusque-là, a aussi été signe de stress pour le système d’information : nouveaux employés, nouveaux projets, nouveaux outils…

March 31, 2014

La réponse vigoureuse de la Banque européenne d’investissement à la crise, tient en partie à l’efficacité de son organisation, y compris de son organisation de l’information.

La Banque européenne d’investissement a joué parfaitement ces dernières années son rôle contracyclique dans le contexte de la crise financière. Dès la première vague de la perte de confiance sur les marchés du financement des entreprises, au sortir du scandale des subprimes en 2009, la BEI s’est retrouvée dans une position renforcée d’acteur de la cohésion de l’économie de l’Union.

La crise en zone euro a considérablement renforcé cette tendance, malgré un retour de confiance et une certaine stabilité économique, et continue d’être un axe fort pour la Banque. Sollicité par les pays, les PME, les acteurs de la transformation énergétique ou climatique européenne ou les projets favorisant l’emploi, le Groupe BEI a accordé 75 milliards d’Euros de financements l’an dernier.

Record historique

Pour le Groupe BEI, il s’agit d’une hausse des crédits accordés de 37 % par rapport à 2012. « Avec 21,9 milliards d’EUR, le soutien aux PME est devenu la principale contribution à nos objectifs stratégiques a déclaré Werner Hoyer, président du Groupe BEI. Il s’agit là d’un record historique ! ». Au total, 230 000 entreprises ont bénéficié d’une aide directe ou indirecte par l’intermédiaire de l’activité du Groupe BEI. Ces entreprises emploient 2,8 millions de personnes dans l’ensemble de l’Europe.

Pour réussir sa mission, la Banque a accueilli plus de 200 nouveaux collaborateurs sur l’année et a gagné ses lettres de noblesse y compris dans le grand public. Le Groupe BEI emploie quasi exclusivement sur ses sites luxembourgeois près de 2200 personnes. Elle dispose néanmoins d’une trentaine de bureaux dont les plus importants en termes d’effectifs sont Bruxelles, Bucarest, Varsovie, Vienne ou Rome…

Forte demande de projets en IT

En matière d’IT, cette activité, jamais connue jusque-là, a aussi été signe de stress pour le système d’information : nouveaux employés, nouveaux projets, nouveaux outils… « La Banque a innové dans toute une série de domaines, explique Derek Barwise, Directeur IT de la Banque européenne d’investissement. Par exemple, nous avons mis sur pieds un projet qui a permis le trading des crédits de carbone (NER 300).  D’autres instruments financiers tels que les obligations de projet (« Project Bonds » qui sont des titres émis par un projet d’infrastructure) ont nécessité l’incorporation d’une nouvelle flexibilité dans les systèmes informatiques. Ce dernier est un exemple de nouvel instrument qui permet à la BEI de soutenir plus de projets avec une même quantité d’argent. »

« Un montant de financement jamais atteint auparavant et de nouveaux produits ont conduit en toute logique à une forte demande de projets en IT. Nous avons obtenu les moyens nécessaires pour accueillir 20 personnes de plus dans le département dès 2014. In fine, nous avons obtenu la reconnaissance du business de notre rôle d’acteur de la performance de la Banque. Nous nous sommes concentrés sur l’augmentation de l’efficacité des workflows et la stimulation  de nouvelles manières de travailler.»

Avec une bonne maturité dans la gestion de l’infrastructure, le département de l’informatique a commencé à faire face à la panoplie de nouvelles réglementations : complexité de la gestion du risque, conformité aux accords de Bâle II et III, gestion du collatéral…  Par ailleurs, l’IT de la BEI héberge l’infrastructure du FEI, le Fonds européen d’investissement.

GO Sourcing

Dans un modèle de sourcing avancé, l’IT de la Banque reste focused. Avec une centaine de collaborateurs, la Banque dispose de 150 consultants externes dans le cadre de ses contrats-cadre et projets. Elle collabore avec d’autres institutions européennes sur des sujets transversaux comme l’achat groupé de licences ou des démarches de gestion documentaire.

Mais plus encore, elle partage certains enjeux IT avec d’autres organisations sœurs (les IFI ou Institutions Financières Internationales) ailleurs sur le globe, comme la BERD, la Banque Mondiale ou la Nordic Investment Bank… Ensemble, ces acteurs de la stabilité économique mondiale travaillent sur des projets communs. Un comité international pour l’IT, qui s’est réuni en 2013 à Helsinki, contribue à mettre en place cette vision.

En 2014, la Banque table sur un maintien du niveau de financements accordés, voire d’une croissance de sa participation économique. Elle continuera à soutenir les PME, l’emploi des jeunes, la recherche et l’innovation, les actions en faveur du climat et les infrastructures stratégiques de l’EU. L’an dernier, elle a réalisé l’un des plus gros programmes de levée de fonds de son histoire (72 milliards d’EUR).Elle est prête pour l’avenir…

« En matière d’IT, nous allons accélérer le programme d’outsourcing de l’infrastructure, dit Derek Barwise. Nous allons mettre en place une Managed IT, en tant que service. Du côté de nos métiers, nous allons instaurer un système de gestion du collatéral et refondre complètement le front-office du système de prêts. Nous continuerons à exploiter aux mieux nos webservices java et optimiser les workflows de la Banque. » Actuellement, ses facilités de centre de données sont opérées par EBRC. « Nous avons standardisé la technologie et centralisé nos systèmes. Nous avons donc une structure relativement efficace et nous pouvons maintenant opérer différemment. »

IT optimisée et performante

« Nous sommes une IT efficace, confie Derek Barwise. Nous avons basculé notre infrastructure SUN/Solaris vers x86/Linux afin d’optimiser les coûts. Notre budget IT est plus que raisonnable au regard des indicateurs/benchmarks disponibles. Mais nous pouvons encore améliorer notre niveau de virtualisation ; c’est une de nos priorités de l’année. »

En 2015, la Banque va poursuivre son effort d’outsourcing et veut bénéficier de l’agilité, aussi économique, du Cloud. Actuellement, la BEI explore quelques opportunités en SaaS notamment dans le domaine de GRH.

Un nouveau challenge pour cette année se trouve dans la gouvernance des données. Pour cela, nous venons de mettre en place une cellule spécifique dédiée à la Data Governance et dont le défi est d’uniformiser les définitions de données et de travailler la qualité des données. Nous réfléchissons également à une politique de sécurité à l’information, qui dépasse les frontières de l’IT proprement dite. »

Par ailleurs, la Banque continue à déployer sa politique de mobilité en supportant déjà quelques 1.700 smartphones « BEI » et 700 appareils « BYOD ». Elle repense aussi l’espace de travail, notamment par le potentiel des ordinateurs portables hybrides de dernière génération… Un projet pilote, mené il y a quelques années, a permis l’introduction de nouvelles technologies telles que : Unified Communications via Lync… Les efforts de l’IT dans le domaine de la mobilité et l’optimisation des workflows sont généralement bien appréciés, même si cette année nous devons travailler sur la communication et expliquer plus clairement le bénéfice de ces technologies dans le travail quotidien de la Banque.

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