La BIL souhaite reprendre des services délégués à DTS

La BIL, qui vient d’annoncer d’excellents résultats pour l’année 2012, […]

May 2, 2013

La BIL, qui vient d’annoncer d’excellents résultats pour l’année 2012, veut rapatrier des services IT, jusqu’ici prestés par DTS, pour accélérer le développement de son business.

La semaine dernière, ITnation faisait écho de la pression qui s’accentue sur Dexia Technology Services, témoignée notamment dans les colonnes de Datanews.levif.be et qui accusait la BIL de « vider DTS de sa substance ». L’hebdomadaire belge affirmait que la banque de la Route d’Esch « embaucherait de nombreux informaticiens de DTS ». Une opération réfutée par la banque, signalant qu’aucun mouvement ou démarche n’était entreprise « concernant des actions de recrutement spécifiques ». Il est vrai que la banque est en très fort développement comme en attestent les 110 recrutements de jeunes diplômés et de professionnels expérimentés réalisés au cours de 2012.

La BIL, pour être maître du jeu

Par contre, sur le terrain de la couverture de services informatiques confiés à DTS, la BIL veut reprendre une partie de son autonomie. « A notre grande surprise, le Comité de Direction de la Banque Internationale à Luxembourg (BIL), nous a informés jeudi 18 avril 2013 de son intention d’exercer dorénavant les activités de Service Owner dédiées à la BIL ainsi que certaines activités Planning au sein même de leur société », a écrit DTS dans un email interne, transmis à la rédaction d’ITnation.

Une information confirmée par la banque : « La BIL a décidé de reprendre certaines activités prestées par DTS. Il s’agit des activités liées à la gestion et à la maîtrise de ses applications, reprise jugée nécessaire afin de garantir à la BIL la flexibilité, le time-to-market et le monitoring des applications informatiques liées directement au développement de son business », a affirmé Tom Anen, Responsable Communication de la BIL.

« Nous avons reçu en effet une demande de la part de la BIL, confirme Caroline Junius-Tchekhoff, Directeur de la Communication de Dexia SA. Nous sommes actuellement en train d’analyser cette requête et de déterminer le périmètre de la demande. »

« En prenant cette décision, la BIL s’aligne sur le modèle fonctionnel des autres clients de DTS, précise Tom Anen. Actuellement, nous discutons et analysons les impacts potentiels avec DTS. » « Les clients de DTS ne s’organisent pas tous de la même façon », confirme Caroline Junius.

Trop de conditionnels

Dans le courriel « malheureux », il est rapporté qu’ « en outre, la BIL examine si, à terme, elle n’organiserait pas aussi en interne les activités de middleware, database et Adabas…. » « Restons objectifs, dit Caroline Junius. Analysons d’abord précisément le périmètre qui fait l’objet de cette demande. Nous avons une relation de travail avec la BIL à ce sujet. »

La BIL renoue avec une ambition affirmée

Après avoir traversé sans trop d’encombre la crise Dexia, la BIL est aujourd’hui à nouveau pleine d’ambitions. La doyenne des banques privées au Luxembourg vient en effet de publier ses résultats financiers de l’exercice 2012 « qui révèlent une performance solide de ses activités retail, private et corporate banking, une croissance solide de ses actifs sous gestion ainsi qu’un retour à la rentabilité », a noté la banque.

La banque est désormais « forte du soutien de ses actionnaires, Precision Capital, une SA de droit luxembourgeois (et capitaux qataris, ndlr) détenant des participations dans des établissements bancaires, et le Grand-Duché de Luxembourg, la BIL se concentre désormais pleinement sur ses ambitions de croissance à l’horizon 2015. »

Indépendance retrouvée, dit François Pauly

« La BIL a vécu un tournant historique en 2012, avec une indépendance retrouvée et une situation financière saine et solide », a déclaré François Pauly, Administrateur délégué de la BIL. « A ce jour, la banque a lancé plusieurs projets d’envergure qui lui permettront de saisir les nombreuses opportunités de développement qui se présentent à elle, aussi bien à l’échelle européenne qu’à l’échelle internationale », a encore précisé la banque. Une succursale à Bruxelles au troisième trimestre 2013, une succursale à Dubaï qui deviendra le nouveau hub d’activité de la banque dans le Golfe, un renforcement de sa présence à Singapour et une amélioration du réseau luxembourgeois notamment par les nouvelles technologies et des investissements en mobile banking complète (BILnet mobile), sur les services de banque en ligne, ainsi qu’un réseau cash recyclers qui permettent des dépôts d’argent liquide à travers le pays…

Il est donc établi que la banque a retrouvé des couleurs, traduites aussi en chiffres : progression des actifs sous gestion de 10,4 % à 30 milliards d’euros et taux d’accroissement des dépôts clients de 22,4 % en 2012. Il y a de quoi avoir confiance en l’avenir…

BAFO rendue le 23 avril par IBM et Belgacom

C’est le 23 avril dernier qu’IBM et Belgacom ont rendu à la banque leur Best And Final Offer. « Nous avons reçu une offre de la part d’IBM et Belgacom pour acquérir DTS, confirme la porte-parole de Dexia. Cette offre fait actuellement l’objet d’un travail concerté et intense entre les membres de DTS, ses actionnaires, et les parties concernées. »

Fujitsu avait, comme l’écrit 01Net, « jeté l’éponge sur décision du siège japonais ». Quant à Accenture, toujours selon 01Net, elle s’est vue informée par le conseil d’administration du groupe Dexia, qu’ « elle ne faisait plus partie des prétendants. Faute d’avoir renvoyé les éléments demandés en temps et en heure. » Une décision, par défaut donc, (que Dexia ne confirme pas) et en faveur d’IBM et Telindus/Belgacom, qui finalement n’étonne personne : Frédérique Tavernier, responsable syndicale CGSLB de DTS, estimant même dans les colonnes de nos confrères français : « On aura beau faire tout ce cirque, nous sommes persuadés depuis le départ qu’IBM va gagner… »

Un choix néanmoins assumé et partagé par la holding et DTS et son modèle coopératif : « Tous les membres de DTS, dont Belfius, la BIL, Dexia Asset Management, RBC,… siègent au conseil d’administration de DTS. Ensemble, nous travaillons à aligner les intérêts et les souhaits de chacun pour trouver le meilleur modèle industriel pour DTS. » La prochaine étape devrait être une approbation de la proposition conduisant à la signature d’un Memorandum of Understanding, qui permettra d’engager le projet d’acquisition. « Le timing est difficile à estimer », admet Caroline Junius. Mais le plus vite serait le mieux : l’incertitude, notamment pour les collaborateurs, n’est pas bonne. Un dossier qui s’inscrit dans la volonté aussi commune des membres de DTS : en finir avec Dexia.

Watch video

In the same category