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L’art de s’envoler avec légèreté

Pascal Lanser, ex directeur d’IBM Luxembourg, est un retraité actif. Il s’adonne avec cœur à sa passion pour l’aéronautique légère. A travers son école, établie en Lorraine, il forme de nombreux pilotes. En ce mois de juin, il s’apprêtait à survoler l’Arc Alpin, soit 1000 kilomètres en deux étapes, à bord d’un planeur ultraléger doté d’un mini-moteur électrique. Cet appareil qui, précisément, était suspendu dans l’atrium du Crystal Park, le siège de PWC Luxembourg, au-dessus des convives lors du dernier Gala Golden-i. 

July 29, 2019

Pascal Lanser a eu une carrière professionnelle riche dans le secteur de l’IT au Luxembourg. Aujourd’hui à la retraite, il mène toujours une vie extrêmement active. S’il reste connecté à la communauté digitale luxembourgeoise, en participant à l’organisation du Gala Golden-i et du titre de CIO of The Year, il dispose aujourd’hui de beaucoup plus de temps pour s’adonner à une autre grande passion : le vol en ULM ou en planeur ultraléger. S’ils ont levé les yeux, les participants au Gala Golden-i ont d’ailleurs pu admirer un de ses appareils accroché à la verrière du Crystal Park, siège de PWC Luxembourg qui accueillait l’événement. « C’est un planeur ultra-léger. On parle d’une aile volante, dont le poids est de 95 kilos, explique-t-il. C’est un modèle doté d’une technologie récente, un dispositif d’envol électrique qui permet au planeur de décoller sans devoir être tracté par un autre appareil. Le moteur n’est utilisé qu’au décollage, sur une courte période. »

 

Champion du monde avec l’équipe de France

Pascal Lanser vole depuis une quarantaine d’années. Il a d’ailleurs pu accumuler quelques titres et records à son palmarès. Il notamment passé 15 ans en équipe de France. Avec elle, entre autres médailles, on peut citer l’or obtenu au championnat du monde en Floride en 2006 et le bronze à de nombreuses reprises. Autre exploit accompli : un record du monde en distance aller-retour, en Namibie, en 2008. A l’époque, il avait parcouru 348,4 kilomètres à bord de son planeur. Aujourd’hui, avec la volonté de promouvoir ces ailes alimentées par un moteur électrique, il s’apprête à relever un nouveau challenge de taille. « Il s’agit d’un projet baptisé e-Pegase, que je mène avec l’école ULM Nord Lorraine, que j’ai créée, et mon autre association, l’ADPUL, qui vise la promotion de ces ailes volantes ultra-légères, nous explique Pascal Lanser. L’objectif est de faire connaître et reconnaître ces nouveaux appareils à dispositif d’envol électrique. Leur développement s’inscrit d’ailleurs dans un contexte écologique. Voler à l’électrique permet, entre autres, de réduire au maximum les nuisances sonores et les dégagements de CO2. D’un point de vue pratique, ces appareils offrent aux pilotes des possibilités d’entrainement exceptionnelles dans nos pays de plaines. » En effet, grâce à ce moteur, il n’est plus nécessaire de se faire tracter par un avion motorisé pour s’élever dans les airs. On peut donc espérer un accès plus aisé à la discipline grâce à l’émergence de cette technologie. Et pour ne rien gâcher, on vole plus proprement.

 

Survoler l’Arc Alpin en deux étapes

Le projet e-Pegase entend démontrer, en relevant un challenge de taille, les capacités de ces engins. « Il s’agit de survoler l’Arc Alpin dans son entièreté, sur une distance de 1000 kilomètres. La motorisation ne servira qu’au décollage, sur une période de maximum quinze minutes, précise Pascal Lanser. Pour la suite du vol, l’appareil sera mû uniquement grâce à l’énergie solaire générant les ascendances thermiques offertes par les conditions météorologiques du moment. » Les 1000 kilomètres ne seront cependant pas effectués en une seule étape. « La distance est importante et nous ne disposerons probablement pas du temps de soleil nécessaire à couvrir la distance en une fois, explique Pascal Lanser. Dans le scénario le plus ambitieux, on peut parcourir au maximum 500 kilomètres par étape. Ce qui représente tout de même 7 heures de vol dans un environnement que l’on pourrait qualifier de spartiate. Nous prévoyons donc que ce projet se fasse en deux vols. Une première partie au départ des Alpes Maritimes jusqu’en Suisse et la deuxième au départ de la Suisse jusqu’en Slovénie. »

Le recordman devrait décoller mi-juin, au moment de boucler ce numéro, si les conditions météorologiques sont favorables. Le défi n’avait en effet pas pu être accompli en 2018, parce que le temps ne le permettait pas. Espérons que notre ami ait eu plus de chance cette année. 

 

Des soutiens digitaux

Pour mener à bien ce projet, qui s’inscrit dans le cadre de l’Association pour le développement du planeur ultra-léger (ADPUL), Pascal Lanser a notamment pu compter sur le soutien d’acteurs de l’IT au Luxembourg, qu’il côtoie encore régulièrement. Parmi les partenaires du projet, on retrouve Sopra Banking et Sopra Steria, mais aussi Makana, société éditrice d’ITnation. « Nous sommes toujours à la recherche d’autres partenaires pour promouvoir cette technologie prometteuse pour la discipline », lance Pascal Lanser, profitant de l’occasion pour faire un appel aux soutiens. 

 

Investissement personnel

Quand on aime, on ne compte pas. L’adage s’applique parfaitement à Pascal, qui a considérablement investi pour vivre sa passion et la partager avec le plus grand nombre. C’est lui qui, personnellement, acquiert le matériel particulièrement onéreux destiné à ces vols au départ d’une structure commerciale luxembourgeoise. « Je le mets ensuite à disposition de l’école de pilotage. Celle-ci est établie en Lorraine au niveau de l’aérodrome de Villerupt, les autorisations de vol étant difficiles à obtenir au Luxembourg, explique-t-il. Là, on forme de nombreux pilotes à voler en ULMs Pendulaires et Trois-Axes tout au long de l’année. C’est à travers ADPUL que nous formons au pilotage de ces nouveaux appareils. C’est aussi par le biais de cette structure que nous menons un lobbying auprès des autorités pour faire reconnaître ces appareils et faciliter la pratique de la discipline. » 

Pas de doute, Pascal Lanser sait comment bien occuper son temps libre. Il ne demande en outre qu’à partager sa passion. Donc, si l’envie vous prend de vous envoyer en l’air en toute légèreté, au sens littéral, et de profiter de sensations uniques en altitude, vous savez désormais vers qui vous tourner. 

 

www.ulmnordlorraine.fr

ADPUL – www.ultralight-glider.com

 

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