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Les femmes dans le digital : où sont-elles ?

Les femmes demeurent encore minoritaires dans les branches informatiques. Pourtant, le secteur, en plein boom au Luxembourg, offre de multiples perspectives de carrière.

May 15, 2017

Marina Andrieu, directrice et co-fondatrice de l’association Women in Digital Luxembourg (WIDE)

Marina Andrieu, Directrice et Co-fondatrice – Association WIDE

Le Luxembourg est l’un des marchés européens où les technologies de l’information et de la communication pèsent le plus lourd dans l’économie. Selon les derniers indicateurs connus, le secteur y représente 7% du PIB et 4,6% de l’emploi total. Paradoxalement, c’est aussi l’un des pays où le pourcentage de femmes actives dans le domaine est le plus faible : 12,6% pour une moyenne de 16,1% dans l’Union européenne. – Par Jeanne Renauld, paru dans le supplément Luxemburger Wort, mai 2017

Stop aux idées préconçues

Pour Marina Andrieu, directrice et co-fondatrice de l’association Women in Digital Luxembourg (WIDE), cette sous-représentation féminine est le résultat de plusieurs facteurs. « Les filles s’orientent beaucoup moins vers les études informatiques que les garçons. Le déficit est donc présent dès la formation », constate-t-elle. En France par exemple, on compterait moins de 20% d’étudiantes dans les filières informatiques. « Ce déséquilibre est principalement dû aux représentations liées au monde de l’ICT. “Ce sont des métiers de geek, où les contacts sociaux sont limités”, entend-on souvent dire. Or, c’est tout l’inverse, commente Marina Andrieu. Le secteur regroupe de véritables passionnés, avec un vrai sens de la communauté. Et le Luxembourg, grâce à son écosystème vivace, offre de nombreuses opportunités dans le domaine. » Pourtant, « les filles diplômées, déjà peu nombreuses, ont davantage tendance à se diriger vers l’enseignement à l’issue de leurs études, plutôt que vers le monde de l’entreprise », poursuit-elle.

Les femmes, un atout pour l’ICT

Sur ce marché en pleine pénurie – il y aurait plus de 700.000 postes à pourvoir dans les TIC en Europe à l’horizon 2020 –, les entreprises aimeraient pouvoir compter sur davantage de profils féminins. « Les acteurs économiques sont prêts à engager des femmes. Ils sont demandeurs, afin d’enrichir leurs pro- jets de points de vue autres et de former des entreprises à l’image de la société dans laquelle nous vivons », indique Marina Andrieu. Pour répondre à cette problématique, l’accent doit plus encore être mis sur l’éducation, en donnant l’opportunité aux plus jeunes de découvrir réellement ce que recouvrent les métiers de l’ICT.

Donner la parole aux femmes

WIDE, dans cette optique, a pour mission de contribuer à bâtir un vivier de talents ICT plus diversifié au Grand-Duché. L’association, créée par Marina Andrieu et Marie-Adélaïde Gervis en 2014, met sur pied des conférences, formations et ateliers pour promouvoir la place de la femme dans les métiers liés à la technologie. Cette année par exemple, WIDE développera un programme de mentoring, destiné à identifier et accompagner les lycéennes désireuses de rejoindre l’ICT. « Nous devons mettre davantage en avant les femmes actives dans l’ICT, ajoute Marina Andrieu. Pour les jeunes en pleine orientation professionnelle, elles font figure de modèles et démontrent qu’en tant que femme, il est possible d’avoir un parcours brillant dans ce milieu. »

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