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« L’essentiel, c’est de rester curieux »

Cofondateur et CTO de la fintech Finologee, Georges Berscheid n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’on le retrouvait également derrière le succès des solutions Mpulse et Digicash. Nominé pour le titre de ‘CIO of the Year’ lors du gala Golden-I, il nous en dit plus sur sa conception du métier.

October 16, 2019

Après Mpulse et Digicash, vous avez lancé Finologee. Pourquoi avoir choisi ce créneau ? 

Au départ, notre volonté était de nous positionner sur le marché par rapport à la réglementation PSD2. Finalement, le principe de Finologee n’était pas si éloigné de Digicash, que nous avions lancé auparavant : il s’agissait d’exposer des API pour des tiers. Si ce n’est que, dans le cas de Finologee, cette exposition des API avait pour but de permettre aux banques de se mettre en conformité avec la réglementation PSD2. Aujourd’hui, Finologee compte plus de 30 banques parmi ses clients et continue son expansion.

 

Au cours de vos différentes aventures entrepreneuriales, vous avez toujours su vous adapter aux évolutions des pratiques et des réglementations. Comment Finologee pourrait évoluer à l’avenir ?

Finologee propose une série de blocs applicatifs qui peuvent être assemblés pour créer des applications complètes. Nous allons continuer à ajouter des fonctionnalités à notre solution, selon les besoins du client. Nous faisons appel à certains sous-traitants pour des compétences spécifiques, mais nous nous chargeons d’agréger les différents blocs, d’en faire un flux qui répond parfaitement aux attentes de nos clients. Par exemple, l’entrée en relation d’un client avec une banque demande la mise en place de nombreux « blocs » pour déterminer le niveau de risque du client, effectuer des vérifications, intégrer éventuellement un chat vidéo, une possibilité de signature électronique, etc. Mais la banque, elle, veut un outil fluide qui peut être intégré à son interface sans connaître toute la machinerie qui se trouve derrière. C’est notre rôle de leur offrir cette fluidité et une forme de flexibilité qui nous permettront de nous adapter aux éventuels nouveaux besoins qui s’exprimeront.

 

En tant que cofondateur de la société, comment imprimez-vous votre philosophie au cœur de la structure ?

Nous avons une certaine manière de concevoir le métier et l’organisation de la société, et nous souhaitons que nos collaborateurs la partage. Je pense donc qu’il est très important de choisir consciencieusement les membres de son équipe, afin de compter sur un groupe cohérent, qui comprenne notre état d’esprit. Nous passons d’ailleurs beaucoup de temps sur le recrutement, afin de conserver la dynamique qui est celle de Finologee depuis le départ. 

 

Quel est cet état d’esprit ?

Il faut savoir que ma première expérience professionnelle était chez IBM Californie. J’ai donc eu l’expérience d’une grande structure un peu rigide… et je me suis dit que je ne voulais pas faire carrière là-dedans. Au sein de Finologee, je considère qu’il faut laisser une certaine latitude aux employés, leur offrir de la flexibilité en ce qui concerne leur temps de travail, mais aussi leur donner des responsabilités importantes. C’est ce que nous offrons aux personnes qui nous rejoignent, et cela semble fonctionner, puisque nous avons doublé notre effectif l’an dernier.  

 

Quelle est, selon vous, la plus-value d’un CIO au sein d’une entreprise ?

Le rôle du CIO est vraiment transversal. Personnellement, l’équipe me tient vraiment à cœur. J’essaye de tout faire pour la motiver, pour mettre en place la flexibilité qui lui permettra de s’éclater sur les technologies, de faire les recherches nécessaires, etc. Il est essentiel que les collaborateurs aient la volonté de découvrir, et qu’ils disposent d’un espace suffisant pour le faire. En outre, une partie importante de mon travail est liée à l’exigence de ‘compliance’ d’un grand nombre de nos clients : il s’agit de traduire les exigences réglementaires à travers des outils IT adaptés. Pour de nombreuses banques privées pour lesquelles nous travaillons, l’aspect « privacy » est très important, et la technologie que nous proposons doit donc être à la hauteur.

 

Quelle est la qualité essentielle à cultiver au sein d’une entreprise pour doper ses capacités d’innovation ?

L’essentiel, pour moi, est de rester curieux ! La curiosité est une qualité que je cultive et que je recherche aussi chez nos nouveaux collaborateurs. Elle peut se traduire de différentes façons. Tout d’abord, dans le fait de rester attentif aux technologies qui émergent : il ne faut pas hésiter à se former, à évaluer comment les nouvelles technologies peuvent permettre d’améliorer la solution sur laquelle on travaille ou pas. On voit aujourd’hui émerger beaucoup de technologies, comme la blockchain, le big data, l’intelligence artificielle, etc. Quand on est dans l’IT, il faut parvenir à identifier quelles sont celles qui valent vraiment la peine pour son secteur d’activité, quelles sont celles qui vont permettre d’automatiser plus de processus en minimisant les erreurs humaines, notamment. Ensuite, il est important, au-delà de la simple prise de connaissance, d’oser tester concrètement les technologies pour parvenir à créer de l’innovation. Mon rôle consiste aussi à titiller cette curiosité pour améliorer constamment notre solution.

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