Des robots dans l’équipe du MUDAM

Depuis juillet, au Musée d’Art Moderne de Luxembourg (MUDAM), des robots communiquent avec le public et animent des jeux. Demain, ils pourraient devenir des médiateurs culturels et aider les équipes du musée. ITnation est allé à la rencontre de ces robots et des créateurs du projet CoRobots.

September 3, 2015

Depuis juillet, au Musée d’Art Moderne de Luxembourg (MUDAM), des robots communiquent avec le public et animent des jeux. Demain, ils pourraient devenir des médiateurs culturels et aider les équipes du musée. ITnation est allé à la rencontre de ces robots et des créateurs du projet CoRobots.
1200 personnes ont participé au grand opening donné en juillet par le MUDAM (MUsée D’Art Moderne) qui présentait le projet CoRobots. Un projet mené par le groupe de recherche ‘Automation’ du Centre interdisciplinaire pour la sécurité, la fiabilité et la confiance (SnT) de l’Université et financé par la Ville du Luxembourg.
Un an et demi, c’est le temps qu’il a fallut pour mettre au point ce projet atypique : avoir de la médiation culturelle avec des robots collaboratifs (CoRobots). Une équipe pluridisciplinaire de 15 personnes, professionnels du film et du theâtre et scientifiques du SnT ont travaillé de concert avec le personnel du musée. Le Docteur Patrice Caire a dirigé le projet (en photo principale).
Jusqu’au 16 janvier, les visiteurs du MUDAM pourront assister à une démonstration et interagir avec les robots.

Robotique et art : rencontre de deux mondes

CoRobots est un projet de robots collaboratifs (drones et robots Nao humanoïde) programmés pour interagir avec le public du MUDAM. Si pour le moment ils peuvent communiquer et animer des jeux, à l’avenir ils pourront devenir des médiateurs culturels et aider les équipes du musée (par exemple pour utiliser plus de langues ou alléger les tâches répétitives, etc).
« Le MUDAM et la Ville de Luxembourg ont souhaité un projet où la robotique est au service du public et des équipe du musée. Au premier abord, il s’agit de deux mondes différents qui ne se croisent jamais. Les équipes, cependant, ont tout de suite réussi à travailler ensemble, » explique le Dr Patrice Caire.

Rendre public ce qui appartient au public

Le Luxembourg investit beaucoup sur ces dernières technologies mais le travail des chercheurs n’est pas souvent très médiatisé. Le MUDAM constitue ainsi une belle vitrine pour montrer au public les avancées en matière de robotique.
« Il y a souvent une appréhension du public sur le travail des chercheurs, la robotique et l’intelligence artificielle. Beaucoup pensent que tout ça est trop complexe et si on ajoute l’influence des films de science-fiction, la robotique peut faire peur. Beaucoup pensent, par exemple, que les robots risquent de remplacer les humains. On en est encore loin et CoRobots est avant tout là pour aider les équipes du musée en place. C’est une première approche de coopération robots + robots mais aussi robots + humains qui amène la recherche vers le public. L’équipe qui assure la démonstration est présente peut répondre aux questions et faciliter l’interaction avec le public », rassure-t-elle.

Une première rencontre avec l’AI

Pour familiariser le public avec la robotique et l’Intelligence Artificielle (AI), l’équipe a scénarisé l’animation. Dans la première partie, le robot Nao dévoile ses compétences d’assistant, en aidant le visiteur à trouver son chemin à l’aide du Drone. Dans une autre partir de l’animation, le robot propose des jeux au public. Ce dernier est par exemple invité à deviner des sports que le robot mime.
Ces deux démarches montrent bien que les robots peuvent simplement servir de divertissement dans le cadre de certaines expositions (ici à l’occasion de « Eppur si Muove ») ou bien faire partie de l’organisation du Musée en assistant le personnel, en proposant de nouveaux services. Un façon de désacraliser l’AI et de la rendre accessible au public.

Vers un demain dominé par l’IT sous toutes ces formes

Le MUDAM fait office de musée test pour ce projet. D’autres lieux paraissent intéressés. Demain, la robotique mais aussi l’automatisation et d’autres technologies seront intégrées aux infrastructures quelles qu’elles soient au service d’une expérience client/visiteur unique et augmentée. Pour convaincre, ce projet se veut interactif et sécurisé. Côté IT, l’équipe a mis en place un réseau protégé dédié aux robots qui évoluent dans un périmètre sécurisé.
« Au Luxembourg il y a la possibilité de faire encore beaucoup de choses. Quand les dirigeants ou les institutions sont convaincus, ils mettent très rapidement des choses en place. CoRobots est pensé pour le public mais on peut imaginer mettre la robotique au service de la maintenance, pour plus d’automatisation, pour des choses purement internes aux structures. The sky is the limit… » conclut la chef de projet..
CoRobots continue d’évoluer pour proposer plus de jeux interactifs au public et prépare encore quelques surprises pour la Nuit des Musées qui aura lieu le 10 octobre. D’autre part, une enquête est en cours par l’équipe de muséologie pour analyser le retour du public sur la présence des robots.
Ci-dessous : Deux étudiants en Master Gary Cornelius et Anush Manukyan assistant Patrice Caire ainsi que les robots Julie (bleu) et Mindy (orange) avec le drone Tom.

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