Cinq banques françaises se sont lancées dans l’expérience SEPAmail : Crédit Mutuel-CIC, le groupe BPCE, la Société Générale, BNP Paribas et le Crédit Agricole. Ce service permet de déployer différentes solutions de paiement construites autour d’une messagerie interbancaire. Il vise ainsi la facilitation des règlements pour le consommateur en évitant les courriers (factures, chèques, TIP), mais aussi la saisie des coordonnées pour plus de sécurité. Le tout en optimisant les modalités d’encaissement pour les créanciers.

Le réseau SEPAmail permet, à coût réduit, la réalisation d’échanges complexes entre les clients des banques à un niveau mondial. Ces transactions sont initiées directement au travers des applications bancaires : banque en ligne, mobile en ligne, automates, plates-formes EDI bancaires. Encore en expérimentation, SEPAmail suit la logique de simplification et de sécurisation des paiements dictée par l’Espace unique de paiement en euros (en anglais Single Euro Payments Area, SEPA). Alors que SEPA suit son court parfois tant bien que mal, il est déjà en vigueur dans plus de 30 pays. Côté SEPAmail, on ne sait pas encore si l’initiative connaîtra le même déploiement.

Factures et paiements dématérialisés

Via SEPAmail, les factures reçues par le client sous forme dématérialisée peuvent être réglées directement, soit par un virement en ligne, sur le site de la banque du prestataire, soit par le biais d’une l’application dédiée, préalablement installée sur son smartphone. SEPAmail, tout en sécurisation la transaction et ses données, peut se substituer au prélèvement bancaire traditionnel en permettant un gain de temps sur chaque facture réglée. Il laisse également au client la possibilité de choisir la date du paiement, qui peut s’effectuer en un clic, (sans obligation de saisie des coordonnées bancaires, ni échanges de courriers, factures, chèques, TIP).

Comme il nécessite qu’un grand nombre de clients des banques l’adopte pour l’utiliser très régulièrement, voire systématiquement, il ne sera pas en place avant des mois. Les banques n’ont pas encore arrêté leur politique tarifaire mais, même s’il est payant, le service devrait être inférieur, pour les particuliers, au prix du timbre-poste nécessaire à l’envoi d’un TIP (titre interbancaire de paiement) ou d’un chèque. « Le réseau de créanciers acceptant notre service de paiement de factures en ligne devrait être suffisamment étoffé à la rentrée pour que, dès septembre, plus de 50 % de particuliers en France puissent l’utiliser, annonce Fabrice Denèle, directeur général de la société Sepamail (en photo) ».

Panel d’offres assorties

A ce jour, trois applications sont déjà validées :

• RUBIS : signifie Règlement Universel Bancaire Immédiat et SEPA. Cette application permet de gérer des demandes de règlement, et peut aussi permettre d’initier des paiements correspondant à ces demandes.
• GEMME : C’est l’acronyme anglais de “Global European Mandate Management and Exchange”. Cette application permet de dématérialiser les mandats de prélèvements pour les créanciers et les débiteurs.
• DIAMOND : C’est l’acronyme de Direct Identity control for Account Management ON Demand. C’est une application permettant de contrôler la fiabilité d’un identifiant bancaire de type IBAN (International Bank Account) et des données associées.

Quatre autres applications sont en discussion et en cours de normalisation :

• IOLITE : est l’acronyme anglais de “InvOincing LITE”. L’application permet de transmettre à un partenaire commercial (client, fournisseur) une facture.
• JADE : est l’acronyme anglais de “Jointed Attached Data & Exchange”. L’application permet d’initier un avis de virement en lui joignant un document explicatif, puis le virement en fonction de la réponse attendue.
• AGATHE : est l’acronyme anglais de “A Generic ATtachment Exchange”. L’application permet d’envoyer un ou plusieurs courts messages de 140 caractères et une pièce jointe.
• JASPE : est l’acronyme anglais de “Jointed Attached Signed PDF & Exchange”. L’application permet à plusieurs acteurs de signer un document (format pdf) selon un parcours défini.

Plus de sécurité

Il y a plusieurs principes de sécurité au sein de SEPAmail : indépendance des espaces de sécurité, authentification (signées en S/MIME avec chiffrement d’une clé secrète de l’expéditeur), les messages SEPAmail peuvent être signés par l’émetteur du message, signature numérique, la confidentialité, la traçabilité et l’échange de l’information (webservice avec utilisation SSL (HTTPS+SOAP ou HTTPS+REST et SMTP).